Tweet Share PRISTINA (TAP) - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévenu mercredi que les Etats-Unis n'accepteraient pas de remise en cause de l'indépendance de l'ex-province serbe du Kosovo, proclamée en 2008 avec le soutien de Washington. "Nous nous opposerons à toute discussion sur des échanges de territoires ou sur le statut indépendant du Kosovo", a-t-elle dit, en allusion à de récentes déclarations de Belgrade selon lesquelles une partition du Kosovo serait la meilleure solution. "Il ne peut pas y avoir de discussion là-dessus", a-t-elle déclaré à la presse, aux côtés de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et du Premier ministre kosovar Hashim Thaçi. "Soyons clairs: les Etats-Unis resteront fermes sur la souveraineté et l'intégrité territoriale du Kosovo et la mise en place d'un Etat de droit dans l'ensemble du Kosovo", a poursuivi la chef de la diplomatie américaine, dont la dernière visite dans la région remonte à 2010. La veille à Belgrade, lors d'une rencontre avec le Premier ministre serbe Ivica Dacic, Mme Clinton avait appelé à la reprise du dialogue entre Belgrade et Pristina, condition obligatoire pour un rapprochement de l'UE et de l'Otan. "Mon message aux deux parties est identique: les Etats-Unis exhortent toutes les parties à poursuivre le travail et mettre en place les accords déjà conclus (...) et à proposer des mesures concrètes pour la normalisation des relations" bilatérales, a-t-elle répété mercredi à Pristina. Pour la chef de la diplomatie américaine, cette normalisation est la "clé vers des futurs progrès pour les deux pays". "Cela demande de la volonté politique, du courage même, mais en allant de l'avant sur cette voie, le Kosovo et la Serbie seront aidés dans leurs efforts" pour renforcer leur économie et améliorer le niveau de vie de leurs citoyens, a-t-elle fait valoir. Mme Clinton a également évoqué la situation des Serbes du nord du Kosovo - territoire à proximité immédiate de la Serbie où ils sont majoritaires -, et qui refusent farouchement de reconnaître les autorités de Pristina. "Trouver des solutions aux inquiétudes des Serbes du Kosovo sera aussi particulièrement important", a-t-elle dit. Elle doit rencontrer mercredi un groupe de Serbes kosovars qu'elle entend assurer de "l'engagement de l'Amérique" à faire du Kosovo et de l'ensemble de la région un endroit où "tous les peuples, quelles que soient leurs origines, auraient une chance de réussir". La proclamation de l'indépendance par la majorité kosovare albanaise a été l'une des dernières étapes du démantèlement de l'ex-Yougoslavie. Elle a été la conséquence ultime du conflit (1998-99) qui a opposé la guérilla indépendantiste kosovare aux forces de Belgrade, chassées du Kosovo par des frappes de l'Otan au printemps 1999. Les Etats-Unis constituent le principal allié du Kosovo indépendant, avec 22 des 27 pays de l'Union européenne, tandis que la Serbie, soutenue notamment par la Russie, refuse cette indépendance. A Belgrade la veille, Mme Clinton avait assuré le gouvernement serbe que dialoguer avec Pristina "n'oblige pas la Serbie à reconnaître le Kosovo". Tweet Share Précédent Suivant