Tweet Share ATHENES (TAP) - Après avoir validé le plan d'austérité du gouvernement, le Parlement grec a adopté dimanche soir le projet de budget 2013 qui prévoit des mesures impopulaires - coupes claires dans les dépenses et hausses d'impôts - afin de permettre le versement à la Grèce d'une tranche d'aide internationale de 31,5 milliards d'euros. Les députés des trois partis membres de la coalition au pouvoir ont approuvé le budget avec une confortable majorité. Leur vote était un test de confiance pour la fragile coalition gouvernementale tripartite du Premier ministre Antonis Samaras, qui détient 168 des 300 sièges à l'Assemblée. Le budget 2013 prévoit 9,4 milliards d'euros d'économies, dont la moitié financée par la réduction de 15 pc des pensions de retraite, tandis que les salaires du public subiront des coupes d'un montant de 1,2 milliard d'euros. Il est bâti sur une hypothèse d'un nouveau repli de l'économie du pays de 4,5 pc en 2013 - soit une sixième année de recul consécutive - et un déficit budgétaire de 5,2 pc du PIB, après 6,6 pc attendus cette année. Mais hors coût de la dette, la Grèce devrait afficher une balance légèrement excédentaire, une première depuis des dizaines d'années. Ces projections sont fondées sur l'hypothèse de l'obtention d'un délai supplémentaire de deux ans, jusqu'en 2016, pour permettre au gouvernement d'atteindre ses objectifs budgétaires. "Aujourd'hui, nous demandons des sacrifices pour qu'il y ait de l'espoir pour les générations futures", avait déclaré le ministre des Finances Yannis Stournaras lors du débat parlementaire, qui a duré douze heures. A l'appel des principaux syndicats, qui représentent la moitié des quatre millions de travailleurs du pays, des milliers de personnes - 13.000 selon la police - s'étaient rassemblées dans la journée devant le Parlement pour dénoncer ce projet de budget. Pour le chef du gouvernement et ses alliés, ce budget doit permettre à la Grèce de revenir sur le chemin balisé par les bailleurs de fonds internationaux. L'opposition de gauche considère, pour sa part, que ce nouveau budget d'austérité ne va faire qu'enfoncer le pays dans une récession qui a déjà mis au chômage un Grec sur quatre. "Depuis trois ans, vous avez mis en place plan de sauvetage après plan de sauvetage (...) Vous avez ruiné le peuple grec", a lancé Panagiotis Lafazanis, un dirigeant de Syriza, la coalition de la gauche radicale, à l'adresse du gouvernement. Un plan d'austérité séparé a déjà été approuvé mercredi dernier par les députés, après des débats passionnés. L'adoption de ce nouveau paquet de mesures, d'un montant global estimé à 13,5 milliards d'euros, est également une condition préalable au versement de 31,5 milliards d'euros d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire internationale (FMI) dont la majeure partie doit servir à recapitaliser les banques du pays. Les mesures d'austérité frappent durement les travailleurs grecs, tout en épargnant relativement les plus aisés, ce qui n'est pas sans accentuer la frustration parmi les dix millions d'habitants du pays. Le sujet est d'ailleurs prégnant ces derniers temps, avec la publication dans la presse d'une liste de noms de plus de 2.000 Grecs fortunés ayant placé de l'argent sur des comptes bancaires en Suisse, qui a valu à un journaliste un procès expéditif et qui a défrayé la chronique. Tweet Share Précédent Suivant