TUNIS, 12 mai 2010 (TAP) - Dans le cadre du mois du patrimoine (18 avril-18 mai 2010), l'Institut National du Patrimoine (INP) a organisé, mercredi, à son siège à la médina de Tunis, une table ronde ayant pour thème ''La sauvegarde du patrimoine archéologique et historique en Tunisie'' avec la participation de plusieurs archéologues et universitaires tunisiens. La rencontre a mis l'accent sur le rôle des institutions publiques et privées et de la société civile, notamment le tissu associatif, dans la lutte contre toute forme de trafic de pièces archéologiques et de fouilles illégales, et la nécessité de récupérer les objets du patrimoine à l'étranger. Partant de la conviction que la protection du patrimoine est une responsabilité partagée, l'archéologue Nabil Guelela (INP), a indiqué que pour préserver le patrimoine national, il est impératif pour les différentes parties publiques et privées, de collaborer ensemble pour une meilleure sauvegarde et gestion du fonds patrimonial national. Dans ce sens, l'INP, a-t-il relevé, ne peut à lui seul, gérer un patrimoine aussi abondant vu ses moyens humains et financiers modestes. A cet égard, M. Guelela a recommandé d'accroître le nombre des gardiens des monuments historiques et sites archéologiques et de doter l'INP de nouveaux équipements bien appropriés aux fouilles dans des sites se trouvant dans des zones d'accès difficile. Prenant la parole, l'archéologue Habib Ben Younès a mis en exergue l'effort remarquable entrepris par l'INP en tant qu'unique et principale institution chargée du patrimoine archéologique et historique national, au niveau de la recherche, des études, de la sauvegarde et de la mise en valeur. Il a notamment proposé de mettre en place de nouvelles incitations fiscales en faveur des investisseurs privés, afin de promouvoir les projets en matière de préservation du patrimoine. De son côté, l'universitaire Kheireddine Annabi a souligné que le patrimoine de la Tunisie ne se limite pas à l'archéologie et aux monuments historiques, mais concerne d'autres secteurs comme la culture, la santé, le transport, l'industrie... Ainsi, les établissements publics, les grandes entreprises, les associations et tout citoyen actif pourraient préserver, chacun dans son champ d'intervention, les collections de son propre patrimoine, pour les transmettre aux futures générations.