L'impact sur la récession du plan de rigueur imposé à la Grèce, dont certaines "erreurs" ont été évoquées par des hauts responsables de l'UE et du FMI, "pourrait être rectifié", a indiqué dimanche le ministre grec du Développement. "Il y a eu des erreurs dans la recette" du plan d'austérité, dicté par l'UE et le FMI et "nous essayons de les rectifier dans la mesure du possible", a estimé Costis Hadzidakis dans un entretien au journal Real News. De hauts responsables de l'UE et du FMI ont porté une critique sur l'impact de l'austérité stricte imposée au pays depuis le début de la crise de la dette en 2010, qui a plongé la Grèce dans une récession profonde. Après un récent article des économistes au FMI, Olivier Blanchard et Daniel Leigh, le débat a été rouvert, avec comme explication, l'utilisation d'un mauvais cœfficient de calcul , qui aurait débouché sur une sous-estimation des effets négatifs de l'austérité en Europe. Le ministre adjoint grec aux Finances, Christos Staikouras, avait relevé en Octobre, que le FMI s'était trompé en matière d'impact de la rigueur sur la récession. Depuis 2009, "le coefficient multiplicateur" des mesures de rigueur sur le recul de croissance a été "d'environ 1, au lieu de 0,5" qui avait été retenu pour la mise au point par l'UE et le FMI des plans de redressement dictés à la Grèce en échange des prêts internationaux, avait dit M. Staïkouras, soulignant que même le FMI "le reconnaît désormais". Interrogé jeudi, lors d'une conférence de presse, le porte-parole du FMI Gerry Rice a rappelé que l'institution a "mis à jour ce multiplicateur" dès qu'elle s'était aperçu "que les conditions en Grèce étaient différentes" de celles prises en compte lors du début de la crise. Toutefois, M. Rice a souligné que "ce multiplicateur n'était qu'une dimension du problème" et qu'il y avait "d'autre facteurs qui déterminent l'ajustement des finances publiques de chaque pays". "Et chaque pays est différent", a-t-il conclu.