ALGER, 6 jan 2011 (TAP) - Le président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, a rejeté l'offre d'amnistie que lui a proposée l'Union africaine (UA) et refuse de renoncer à la présidence au profit de son rival Alassane Ouattara, dont le camp reste toujours retranché dans le Golf Hôtel d'Abidjan. Après la fin de sa mission de médiation conjointe avec les émissaires de l'organisation régionale ouest-africaine (Cédéao) à Abidjan, l'émissaire de l'UA, le Premier ministre kenyan, Raïla Odinga, a promis "une amnistie" pour Gbagbo s'il quitte le pouvoir. "Il (président sortant) ne sera pas poursuivi ou persécuté", qu'il reste en Côte d'Ivoire où choisisse l'exil, a déclaré Odinga, de son retour à Nairobi. Mais cette proposition a été carrément rejetée par le camp Gbagbo qui refuse de lever le blocus qu'ils continue d'imposer depuis plus d'un mois autour du Golf Hôtel d'Abidjan, quartier général du camp Ouattara. "Il n'a pas été question d'amnistie", a réagi Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères de Gbagbo, récusant toute idée d'exil aux Etats-Unis. "Le président Gbagbo n'a pas besoin d'aller à Washington, il est bien là où il est, il restera là où il est", a-t-il rétorqué. Dépêché par l'UA pour coopérer avec les chefs d'Etat mandatés par la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) en vue de résoudre la crise ivoirienne, Odinga a souhaité après son retour d'Abidjan qu'une nouvelle mission revienne "dès que possible" en Côte d'Ivoire pour ne pas laisser de "vide". Odinga s'est "félicité de la détermination de l'UA et de la Cédéao à maintenir leur position commune de principe et à agir conjointement dans la recherche d'une solution durable à la crise". La Cédéao menace de renverser militairement Gbagbo si ce dernier ne cède pas de lui-même le pouvoir à M. Ouattara.