GAMMARTH, 22 mars 2011 (TAP) - Le processus démocratique en Tunisie et la situation en Libye et au Yémen ont été les principales questions soulevées par M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, lors d'une rencontre avec les médias nationaux et internationaux, organisée, mardi soir, à Gammarth. « La Tunisie peut être fière d'avoir été à l'origine des révoltes pour la démocratie dans la région » a déclaré M. Ban Ki-moon. Le monde a pu voir que « le cri d'un homme réclamant justice pouvait rallier toute une Nation » a-t-il ajouté. Il a, à cet égard, mis en exergue le rôle de la jeunesse tunisienne, « ce grand trésor de ce pays », une jeunesse forte de ses idées, de son énergie et de ses idéaux », estimant indispensable de lui prêter une écoute attentive dans la construction de l'avenir. « La région a besoin d'une Tunisie libre et démocratique, et le monde a, à son tour, besoin que les dirigeants de cette région soient élus librement », a-t-il dit, réitérant le soutien de l'organisation onusienne au processus démocratique en Tunisie. Il a déclaré avoir demandé aux responsables tunisiens de poursuivre les enquêtes au sujet des « crimes et forfaits » commis durant l'ancien régime, et de continuer la lutte contre la corruption. Il a salué la générosité « proverbiale » de la Tunisie dans le traitement réservé aux réfugiés ayant fui la Libye. « Nous vous en sommes reconnaissants » a-t-il indiqué. Concernant la situation en Libye, M. Ban Ki-moon a affirmé que son envoyé spécial dépêché sur place avait pour mission d'écouter les points de vue des deux camps, affirmant n'ayant avoir eu, personnellement, aucun contact avec des représentants du régime de Kadhafi. Il a indiqué, qu'il s'adressera, jeudi, au Conseil de sécurité de l'ONU a ce sujet. Concernant les critiques relatives aux frappes aériennes contre la Libye, le Secrétaire général a précisé que même si certains Etats membres ont émis des réserves avant l'adoption de la résolution 1973, tous sont tenus de s'y conformer, une fois celle-ci adoptée. Il a fait part de sa confiance quant à l'évolution de la situation sur le terrain, précisant que Kadhafi « ne devrait pas se dresser contre tous », exprimant sa profonde conviction que « la justice finira par l'emporter ». S'agissant de la crise au Yémen, M. Ban Ki-moon a rappelé qu'il a condamné à de multiples reprises l'usage de munitions réelles contre les manifestants et les civils. « C'est inacceptable » a-t-il martelé, ajoutant que les autorités yéménites ont la « responsabilité » de protéger la vie de leurs citoyens. Evoquant les critiques émises par certains journalistes concernant le peu d'engagement de l'organisation internationale, dans le passé, à défendre la démocratie dans le monde arabe, il a déclaré que les questions de démocratie et des droits de l'homme ont été soulevées à maintes reprises avec les dirigeants du monde arabe, « mais en vain », a-t-il précisé. En visite officielle en Tunisie, le Secrétaire général des Nations Unies s'est entretenu avec le Président de la République intérimaire, le Premier ministre du gouvernement provisoire et le ministre des affaires étrangères. Il a, également, eu une réunion avec des membres de l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Par ailleurs, il a rencontré des représentants de la jeunesse tunisienne et de la société civile ainsi que des parents de Mohamed Bouazizi.