TUNIS, 24 mars 2011 (TAP) - Un groupe de kinésithérapeutes non-voyants en chômage, diplômés de l'école supérieure des sciences et techniques de la santé à Tunis, ont observé, jeudi, devant le siège du ministère de la Santé publique, un sit-in pour revendiquer le droit au travail. Les protestataires ont brandi des banderoles où ils ont écrit : "Nous avons défié l'handicap, obtenu des diplômes mais le ministère doit aplanir les difficultés pour nous trouver des emplois" ou bien "Pas de place à la marginalisation après la révolution de la dignité" et "le droit à l'emploi est un devoir". Malek Fafi, diplômé de la promotion 2007, a indiqué à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP) que "le nombre des diplômés en chômage de l'Ecole supérieure des sciences et techniques de la santé de Tunis (de 2005 à 2010) atteint 66 non-voyants". "Nous demandons à travers ce sit-in la défense de notre droit au travail dans les institutions sanitaires relevant du ministère de la santé", a-t-il souligné. Il a précisé que "les non voyants ne peuvent trouver des emplois que dans les établissements relevant du ministère, dans une seule spécialité celle de la kinésithérapie". Malek Fafi s'est plaint du fait que "les établissements hospitaliers privés préfèrent recruter les personnes non porteurs d'handicap capables de travailler aussi dans d'autres spécialités que la kinésithérapie" et aussi de la difficulté pour les non-voyants d'ouvrir des cliniques privés. Il a indiqué que ses collègues ont tenu à observer le sit-in depuis mercredi devant le ministère de la Santé publique "car nos diplômes ne nous permettent de travailler que dans les établissements hospitaliers de son autorité", émettant l'espoir de voir ce mouvement de protestation aboutir au recrutement du plus grand nombre possible de non-voyants dans cette spécialité.