TUNIS, 27 Avr 2011 (TAP) - « Après la Révolution du 14 janvier, les médias tunisiens n'ont pas assuré une couverture optimale des préoccupations de la femme et de ses positions politiques et sociales», constatent plusieurs études et recherches effectuées par des professeurs universitaires et des experts en médias. Les résultats de ces travaux ont été présentés lors d'une conférence organisée, mercredi à Tunis, à l'initiative du ministère des Affaires de la femme, en collaboration avec l'instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication sur le thème "La femme tunisienne dans les médias après la Révolution du 14 janvier". Amel Grami, chercheur, a indiqué que la participation de la femme aux émissions radiophoniques et télévisées s'est nettement réduite après la Révolution contre une forte présence masculine. Elle a fait part de sa crainte d'une régression culturelle qui menacerait le statut de la femme tunisienne. Elle a ajouté que les médias semblent réticents à présenter des émissions sur la femme de peur de se trouver devant une confrontation idéologique entre les différents courants politiques, appelant à l'élaboration d'une feuille de route visant à remédier à cette situation et à associer la femme au débat sur l'avenir de la Tunisie. Pour sa part, Fathia Saidi, professeur universitaire a souligné que la femme dont les activités sociales sont marginalisées par les médias, a trouvé refuge dans les réseaux sociaux. M. Senim Ben Abdallah, professeur universitaire, a passé en revue les répercussions négatives de la ségrégation homme-femme dans les médias sur le processus démocratique et le la valeur de citoyenneté. Il a également mis en garde contre l'exclusion, dans les programmes électoraux, de questions relatives à l'égalité entre l'homme et la femme. Mme Lilia Laabidi, ministre des Affaires de la femme a rappelé, à l'ouverture de la conférence, que la femme a été au devant de la scène lors de la Révolution et s'efforce, aujourd'hui, à oeuvrer aux côtés de l'homme à tracer l'image de la Tunisie de demain. M. Kamel Laabidi, président de l'instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication a, pour sa part, souligné que plusieurs journalistes tunisiens se plaignent de l'absence des réformes nécessaires visant à promouvoir le secteur. Il a, encore mis l'accent sur l'importance des sessions de formation et de recyclage pour les journalistes. De son côté, M. Mokhtar Rassaa, PDG de la télévision tunisienne a souligné que cet établissement veille, dans tous ses programmes, à consacrer l'égalité entre l'homme et la femme.