TUNIS, 14 nov 2009 (TAP) - Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, doit s'associer samedi, à la grève de la faim de 24 heures décidée par Jacques Diouf, directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), en guise de solidarité avec le milliard de personnes dans le monde souffrant de la faim. A la veille du sommet de l'Organisation des Nations pour l'agriculture et l'alimentation qui s'ouvre lundi à Rome, ''Le secrétaire général entend se joindre à la grève de la faim durant le week-end", dans l'espoir d'''arracher'' aux dirigeants de la planète un engagement ferme de consacrer 44 milliards de dollars par an pour aider les pays les plus démunis à devenir autosuffisants en matière alimentaire, selon son porte-parole, Marie Okabé. Dans un rapport récent intitulé ''perspectives de récolte et situation alimentaire'', la FAO met en relief la situation des pays pauvres qui ne sont pas importateurs nets de nourriture et dont les prix alimentaires demeurent obstinément élevés, en dépit d'une bonne production céréalière mondiale en 2009. Le rapport, paru quelques jours avant le sommet mondial de Rome sur la faim, montre qu'''une grave insécurité alimentaire pèse sur 31 pays qui ont besoin d'une aide d'urgence''. La situation est particulièrement critique en Afrique de l'Est, ou 20 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire à cause de la sécheresse et des conflits. Malgré une forte baisse des prix alimentaires mondiaux depuis leur niveau record en 2007/2008, les prix du blé et du mais se sont raffermis en octobre et les prix du riz a l'exportation sont nettement supérieurs au niveau d'avant la crise. Le rapport qui cite le cas de plusieurs pays indique, a titre d'exemple, qu'en Ethiopie le nombre de personnes nécessitant des secours alimentaires est passe de 5,3 millions en mai a 6,2 millions en octobre. En Ouganda, 1,1 million de personnes requiert une aide alimentaire. Pour le Sud-Soudan et le Darfour, la sécurité alimentaire de millions de personnes est exacerbée par la poursuite des troubles intérieurs. On estime à ce propos qu'une aide alimentaire est requise pour quelque 5,9 millions d'habitants. Selon les estimations de l'ONU, quelques 3,8 millions de Kenyans souffrent d'une insécurité alimentaire élevée ou extrême surtout dans les zones pastorales et agricoles marginales. Cette situation suscite de fortes inquiétudes à cause de prévisions de pertes de récolte et de pâturages dues a plusieurs facteurs: le manque de pluies dans plusieurs régions, la recrudescence des conflits, la perturbation des échanges internationaux et la persistance des prix alimentaires élevés. Pour ce qui est de l'Afrique de l'Ouest, une étude de la FAO indique que la production céréalière en 2009 sera en baisse par rapport à la bonne récolte de l'an dernier. Les pluies inférieures à la moyenne ont contraint a réensemencer dans de nombreuse parties et ont provoque des pertes de bétail au Mali, au Tchad et au Niger. Les prix des céréales dans cette région demeurent nettement supérieurs aux niveaux d'il y a deux ans avant la flambée des prix alimentaires. ''Pour les plus démunis de la planète qui consacrent jusqu'à 80 pc de leur budget familial a la nourriture, la crise des prix alimentaires n'est pas terminée'', souligne le sous-directeur général de la FAO, M. Hafez Ghanem. "Accroître les investissements dans le secteur agricole des pays en développement est désormais une priorité mondiale pour combattre la pauvreté et la faim". Le sommet de la faim qui se déroulera du 16 au 18 novembre, dans la capitale italienne, a pour principal but, de dégager un vaste consensus sur la réduction immédiate de la faim, en mettant l'accent sur le renforcement des investissements publics et prives dans le développement agricole des pays pauvres.