TUNIS, 30 nov 2009 (TAP) - dans sa déclaration a l'occasion de la célébration, demain, de la journée mondiale de lutte contre le sida, le secrétaire général des Nations Unis, Ban Ki-Moon a relevé la nécessité de ''rejeter tout genre de discrimination visant les sidéens et l'importance de préserver leurs droits''. '' Garantir les droits de chaque sidéen ou séropositif permet également une meilleure accession aux informations et prestations ayant trait aux moyens de lutte contre le sida et l'éradication de ce fléau'', a dit M. ban. Selon le dernier rapport de l'organisation mondiale de la sante OMS et le programme Onusida, le nombre de personnes infectées par le virus HIV s'élevait fin 2008 a 33,4 millions a travers le monde, en hausse de 400.000 par rapport a l'année précédente. Cette hausse ne peut traduire qu'un mauvais accès aux moyens préventifs permettant de faire face au fléau du sida, selon l'OMS précisant que près de 430.000 enfants sont nés porteurs du virus en 2008 estimant a 2,1 millions le nombre d'enfants de moins de 15 ans vivant avec l'infection. ''Le principal problème auquel nous sommes confrontés aujourd'hui est l'inégalité. Il est très important que nous n'ayons plus chaque année en Afrique 400.000 bébés naissant avec le virus HIV'', a déclare le directeur général de l'Onusida, Michel Sidibe. Il est vrai que cette inégalité est due entre autre au coût élevé du traitement, mais aussi essentiellement aux discriminations subies par les personnes porteuses du virus. En Russie, Svetlana Izambaieva, lauréate en 2005 du premier concours de beauté pour les femmes infectées par le VIH, se bat pour obtenir la garde de son petit frère orphelin, mais les autorités russes lui ont opposé une fin de non-recevoir, arguant de la séropositivité de cette jeune femme de 28 ans. ''En conformité avec le décret du gouvernement russe du 1er mai 1996, les maladies infectieuses constituent un motif de refus de garde (..) dans l'intérêt de l'enfant''. Faisant recours a une ONG de défense des droits de l'homme Izambaieva, mène une lutte contre cette loi discriminatoire. Le juriste de l'ONG indique que cette politique discriminatoire relève de la peur, des idées reçues et du manque d'information sur le sida. Il relève en effet du rôle de l'Etat d'expliquer que cette maladie n'est pas aussi horrible qu'on le disait avant et surtout de montrer que les séropositifs sont des citoyens comme les autres. En Chine, par exemple, ou les séropositifs souffrent de discrimination et de stigmatisation, le personnel médical refuse même parfois d'entrer en contact avec ces malades, affirme-t-on dans un rapport rendu public récemment par l'organisation Onusida. On compte entre 97.000 et 112.000 personnes contaminées par le virus en Chine, selon les statistiques du ministre chinois de la sante et de l'Onusida. Plus de 40 pc d'entre eux se sentent victimes de discrimination liées à leur statut sérologique, selon une étude de l'Onusida. Plus de 10 pc ont dit s'être vu refuser au moins une fois l'accès à des soins médicaux. Des enfants séropositifs qui n'étaient pas forcement porteurs du virus ont été contraints de quitter leur école, souligne-t-on dans l'enquête. Devant de telles situations alarmantes, le secrétaire général de l'ONU a appelé, conformément a la campagne lancée cette année dont le slogan est ''rejoignez nous dans la riposte au sida. Vous aussi vous êtes concernes'', tous les pays à déployer davantage d'efforts afin de lutter contre la discrimination visant les porteurs de virus afin d'alléger leur souffrance et les aider à accéder plus facilement aux soins et aux prestations nécessaires. Le secrétaire général de l'ONU a exhorté, en outre, les pays qui interdisent aux personnes vivant avec le VIH d'entrer sur le territoire de lever ces restrictions comme viennent de le faire les USA. ''Je félicite le président Obama concernant l'annonce de la levée de l'interdiction aux personnes vivant avec le VIH d'entrer aux USA'' a déclaré Ban K-Moon. ''J'appelle tous les autres pays ayant de telles restrictions à prendre des mesures pour les lever le plus tôt possible''. Le programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida rappelle a ce propos que de telles restrictions sont discriminatoires et ne protègent pas la sante publique. L'organisation mondiale de la sante OMS avait proclamé le 1er décembre journée mondiale du sida, qui est un problème a long terme et exige une riposte fondée sur des preuves et sur les droits humains et nécessitant un solide leadership et un financement soutenu. Le rapport de l'ONUSIDA montre explicitement que des mesures plus énergiques sont nécessaires pour faire reculer l'épidémie et que le fait de connaitre ''votre épidémie locale'' reste essentiel pour une riposte efficace. Bien que le nombre de décès ait baisse de plus de 10 pc au cours des cinq dernières années grâce à un accès accru aux traitements, en 2008, 2,7 millions de personnes sont nouvellement infectées, c'est pourquoi les efforts doivent se poursuivre pour mieux sensibiliser les gens au virus du sida et mieux préserver les droits des séropositifs pour continuer a mener une vie avec dignité.