Début décembre, un juge au tribunal de première instance du Kef émettait un ordre permettant à un violeur âgé de 20 ans d'épouser sa victime âgée de 13 ans. L'association Femmes et Citoyenneté au Kef a appelé à une mobilisation, demain 10h devant le tribunal. « On vient d'apprendre la décision du tribunal » nous dit Karima Brini présidente de l'association, qui nous confie que le verdict a été émis par le président du tribunal. « La déléguée s'est démenée pour faire annuler l'acte du mariage sans succès » ajoute Karima Brini qui s'étonne de voir le juge émettre un tel verdict sans prendre en considération l'état psychologique de l'enfant. Le verdict a été émis sur la base de l'art-227 bis du code pénal tunisien. Article qui stipule que « Le mariage du coupable avec la victime dans les deux cas prévus par le présent article arrête les poursuites ou les effets de la condamnation ». Rappelons qu'une fillette de 13 ans a dû épouser son violeur âgé de 20 ans sur ordre du juge et approbation de sa famille. Article 227 bis - (Ajouté par la loi n°58-15 du 4 mars 1958, la loi n°69-21 du 27 mars 1969 et la loi n°89 -23 du 27 février 1989). Est puni d'emprisonnement pendant six ans, celui qui fait subir sans violences, l'acte sexuel à un enfant de sexe féminin âgé de moins de quinze ans accomplis. La peine est de cinq ans d'emprisonnement si l'âge de la victime est supérieur à quinze ans et inférieur à vingt ans accomplis. La tentative est punissable. Le mariage du coupable avec la victime dans les deux cas prévus par le présent article arrête les poursuites ou les effets de la condamnation. La poursuite ou les effets de la condamnation seront repris si, avant l'expiration de deux ans à dater de la consommation du mariage, ce dernier prend fin par le divorce prononcé à la demande du mari, conformément à l'article 31, 3 du Code du Statut Personnel.