Les radios pirates sont des radios qui émettent sans autorisation. Ce phénomène naquit en Europe du Nord dans les années 60 et connut un grand essor pour gagner par la suite l'Angleterre et la France dans les années 70. Ces radios, illégales, diffusaient sur des ondes courtes ciblant ainsi une région bien déterminée dans l'espoir de répondre aux attentes d'une "jeunesse rebelle". La Tunisie connaît, aujourd'hui, un mouvement similaire. Ce n'est qu'après la Révolution que quelques radios pirates ont fait leur apparition sur nos ondes. On en compte trois sur le Grand Tunis, à savoir Radio femmes, Horia FM et Saraha FM, et une, MFM, sur la région du Sahel. Afin de comprendre au mieux l'affaire de ces radios qui continuent de diffuser en toute impunité face au silence des autorités de tutelle, nous avons contacté l'Office National de Télédiffusion, la Présidence du Gouvernement et la HAICA. Ne pouvant avoir de réponse auprès de l'ONT, nous avons cherché des explications auprès de la Présidence du Gouvernement. La seule réponse à laquelle nous avons eu droit de la part de la Présidence du Gouvernement est que l'affaire n'était pas de son ressort. Ecartant toute responsabilité, on nous a indiqué que la HAICA était la seule instance de tutelle en mesure de régler la situation de ces radios pirates, qui, rappelons-le, ont besoin d'une autorisation pour émettre leurs émissions. Après quoi nous avons pris contact avec M. Nouri Lajmi, président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle tunisienne. M. Nouri Lajmi a déclaré que les prometteurs des radios pirates dont il est question, ont été sollicités, à deux reprises, afin qu'ils présentent leurs dossiers lesquels seront examinés par la HAICA. Il a ajouté, dans ce même contexte, que la HAICA est en train d'élaborer un cahier de charge relatif aux établissements médiatiques, expliquant que les prometteurs de radios pirates ayant déposé leurs dossiers et souhaitant régler leur situation vont devoir signer ce cahier de charge qui sera fin prêt dans quelques semaines. Le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle tunisienne a, par ailleurs, signalé que la HAICA lance, suite à l'achèvement du cahier de charge, un appel d'offre pour permettre aux prometteurs voulant démarrer une nouvelle chaîne de télévision ou radio de présenter leurs dossiers. La question qui se pose, maintenant, est de savoir pour combien de temps encore, la HAICA compte-t-il tolérer l'existence de ces radios qui émettent, clandestinement, et sans avoir à payer les fréquences, que d'autres payent cher ? Est-ce que ces radios pirates vont suspendre la diffusion de leurs programmes jusqu'à l'obtention d'une licence ou vont-elles continuer à semer l'anarchie en attendant que la HAICA examine les dossiers sachant que plusieurs demandes déjà déposées auprès de ladite instance sont censées être prioritaires?