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Chronique, Le mot pour le dire : L'arme de destruction massive !
Publié dans Tunivisions le 25 - 11 - 2013

« Lorsque tous les pouvoirs sont entre les mains de personnes qui entretiennent des liens étroits et forment un groupe de fait, on peut parler d'oligarchie. Idéologiquement proches, les membres du réseau sont issus du même milieu social. Les fils tissés entre eux font penser à une toile d'araignée ou, mieux, à ces constructions en trois dimensions dans lesquelles tous les points se trouvent unis à tous les autres ».
Monique Pinçon-Charlot, Le Président des riches, p. 39
La violence, tant matérielle qu'intellectuelle, n'a jamais été aussi évidente qu'elle ne l'est aujourd'hui dans un pays réputé être l'un des plus sereins et des plus pacifistes au monde. Pour être plus précis, il conviendrait d'ajouter que cette malédiction a fait son entrée dans le pays avec l'avènement des islamistes au pouvoir. Tout d'abord, parce que ces derniers ont consacré leur victoire électorale, somme toute très relative, comme une véritable conquête et qu'ils se sont comportés, en conséquence, en procédant manu militari à une refonte de l'Etat et de la société, dans une conjoncture instable qu'ils n'arrêtent pas eux-mêmes de dire provisoire. De là le paradoxe, qui a tant irrité les Tunisiens, d'un transition qui perdure, d'une ANC qui tire manifestement au flanc et excelle dans l'art de privilégier le secondaire au détriment de l'essentiel, c'est-à-dire la constitution. C'est ainsi quez les ultras de cette assemblée, qui n'a plus d'existence légale depuis le 23 octobre 2012, remet sur le tapis, au moment précis où, selon la feuille de route du quartette qui supervise lez dialogue national, le gouvernement doit démissionner le 15 novembre 2013 ; les ultras, qui ne sont autres que les transfuges du CPR et d'Al-aridha, remettent sur le tapis le projet de loi de l'immunisation de la révolution et les maîtres de céans, les ultras du parti islamiste, en profitent pour présenter leur projet de loi sur la rétablissement des awqafs.
Ensuite, parce que, en agissant de la sorte et avec une arrogance sans pareille, les islamistes ont tourné le dos à leurs promesses électorales concernant leur détermination de préserver, en particulier, la laïcité de l'Etat et les acquis de la femme tunisienne. Enfin parce que, pour des raisons stratégiques évidentes, ils ont conclu, en plus de leurs alliances apparentes avec leurs partenaires, présumés laïcs, de la prétendue Troïka, des alliances secrètes, et de loin plus sûres, avec des factions islamistes extrémistes qui ne cachent pas leur prédilection pour la violence sacrée. Les Salafistes, dont les djihadistes terroristes d'Ansar Shari'a, viennent en tête de ce potentiel stratégique sur lequel compte les nahdhaouis pour asséner le coup de grâce à leurs ennemis jurés, les laïcs de Tunisie, ces orphelins de la France et de Bourguiba qui se seraient rangés, juste pour se démarquer des islamistes au pouvoir, du côté de la contre-révolution. Rien d'étonnant alors que la mosquée, et le minbar en particulier, devienne le cheval de bataille d'un parti qui use de la religion comme d'une arme de destruction massive.
Dans ce contexte, les prêches de Rached Gannouchi, dont le caractère politico-polémique est flagrant, s'avèrent être des plus arrogants. Le dernier en date, le cheikh-leader l'a consacré au projet de loi controversé des awqaf et, comme à son habitude, le tribun prêcheur n'a pas manqué de violenter ses adversaires politiques en les traitant d'ennemis de l'Islam, plus précisément de cet Islam qu'il prône, lui, et dans lequel la majorité écrasante des tunisiens ne se reconnaissent pas. Le leader islamiste, qui sait jouer au juste, distingue, dans la masse de ses détracteurs, entre ses adversaires idéologiques, les ennemis de l'islamisme, et ceux qu'il se plaît d'appeler les ignares, victimes de leur méconnaissance de l'islam ganouchien que le président de la Nahdha fait passer pour l'Islam tout court. Le message est on ne peut plus clair : les opposants de la Nahdha sont condamnables dans un cas comme dans l'autre. Mais le cheikh-leader, magnanime comme toujours, serait prêt à leur pardonner leur aveuglement s'ils faisaient l'effort de faire amende honorable.
Le résultat ne s'est pas fait attendre. En deux années, l'œuvre de démolition de la Tunisie est quasiment accomplie. En tout cas, elle aurait atteint aujourd'hui son apogée, surtout après les attentats criminels qui ont coûté leurs vies aux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, respectivement le 6 février et le 25 juillet 2013. Ces crimes n'auraient pas été possibles si l'Etat, par une volonté politique délibérée, n'avait pas été sciemment affaibli. L'aspect le plus désolant de ce sabotage criminel consiste dans le sentiment d'insécurité qui s'est installé dans le pays. Les forces de l'ordre, dont les rigueurs ont frappé les agents de la société civile et les laissés pour compte des régions intérieures (Siliana), affichent une passivité déconcertante face aux hordes de salafistes fanatisées et aux brigades agressives qui sévissent au nom d'une révolution, confisquée et dévoyée par le pouvoir en place au profit d'une théocratie moyenâgeuse rétrograde et sanguinaire.
Les Tunisiens assistent, sidérés et impuissants, à la déliquescence de leur Etat, pourtant l'un des plus forts et des plus modernes dans le monde arabe, en voyant défiler, de temps en temps, les cortèges macabres des forces de l'ordre parallèles, composées par des salafistes hirsutes et arrogants, déployant leurs bannières lugubres. Quand un pays tolère des écarts aussi insupportables, il ne faut pas s'étonner qu'il soit au bord de la faillite. Les investisseurs étrangers, dont un grand nombre ont déjà plié bagage, ne pourraient qu'être alarmés par autant d'inconséquence et de laxisme. Certains responsables islamistes – les seuls qui aient voix au chapitre – affirment, avec un incomparable aplomb, qu'il n'y a rien d'alarmant dans le fait que, dans des circonstances particulières, des citoyens viennent au secours des agents de l'ordre et que des militants enthousiastes s'en prennent aux agents de la contre-révolution pour les remettre à leur place et, comme dans les cas de Belaïd et Brahmi, leur clouer définitivement le bec ! Pour calmer les esprits, R. Gannouchi et nombre de ses lieutenants se croient bien inspirés de matraquer les Tunisiens, en répétant que les attentas ne sont pas une invention troïkienne !
Mais pas un mot sur les bannières salafistes, sur les armes blanches dont se servent cette police de fortune, sur les moyens logistiques (autos et motos) dont elle dispose, sur les exactions de ces éléments parasitaires et les crimes dont ils se rendent coupables sous l'effet d'un enthousiasme partisan. Il n'y aurait rien de vraiment anormal dans tout cela. Il n'y aurait rien d'anormal également dans le fait qu'une association de redresseurs de torts, présidée par un illuminé ignare, se permette de s'immiscer dans les affaires des citoyens au nom d'une autorité morale qu'elle s'est octroyée elle-même et que les islamistes au pouvoir, en la personne du ministre de l'intérieur et actuel chef de l'exécutif, ont accréditée et légalisée au mépris des lois de la république dont il est censé être le garant. Cela veut dire, en clair, qu'une police religieuse des mœurs existe désormais pour conforter la police salafiste parallèle qui s'est imposée de fait ! Et avec tout cela, R. Gannouchi et ses sbires n'arrêtent pas de discourir, à l'intention de leurs supporters et alliés étrangers, de la laïcité de l'Etat, de la démocratie et, bien entendu, de la révolution !
Monsieur le ministre du culte, soucieux de préserver la liberté d'expression des siens, gagnée au prix d'énormes sacrifices argue-il, soutient qu'il est du droit des imams, en leur qualité de citoyens, de se prononcer sur les affaires publiques. En conséquence, monsieur le ministre ne s'offusque point des écarts de langage de certains de ses administrés, de l'enthousiasme partisan de certains autres, allant jusqu'à la proclamation de la guerre sainte contre les mécréants, les déracinés francophones et les ennemis de l'Islam à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Il n'y aurait rien d'illégal dans les appels au meurtre, proférés par des imams contre des personnes, citées nommément en pleine mosquée, dont feu Chokri Belaïd et le leader du Front populaire Hamma Hammami. Tout cela s'inscrirait, selon le ministre du culte, dans le cadre de la sacro-sainte liberté d'expression et devrait être admis, en conséquence, comme faisant partie des acquis de la révolution. C'est sur cette base que ce ministre se permet d'exhorter les jeunes tunisiens, du haut du Minbar de la mosquée El-fath, où il continue d'officier, d'aller accomplir le jihad en Syrie ! Nourredine Khadimi n'a jamais été inquiété, pour ces délits d'une extrême gravité, par la justice républicaine de Noureddine Bhiri ou de son remplaçant, l'indépendant Nadher Ben Ammou.
Rappelons que l'attitude du ministre du culte est confortée par bien d'autres prises de position de députés, de leaders et de responsables politiques d'obédience islamiste. Pour eux, la neutralité des mosquées serait une exigence injuste dont l'objectif évident est de préparer le terrain au retour de la dictature et, partant, à la persécution des islamistes. Pour contrer ce projet insidieux, il est donc légitime, selon R. Gannouchi et consorts, d'œuvrer pour l'immunisation de la révolution. Il est tout aussi légitime de conforter les efforts des LDR qui s'emploient, de leur mieux, à barrer la route aux contre-révolutionnaires. Il est légitime également de dénoncer la violence des ennemis des champions des élections du 23 octobre 2011 et de menacer de trancher la main à quiconque se risquerait à leur porter préjudice. Il est légitime enfin que le chef des champions imbattables défile, en toute pompe dans l'Avenue Habib Bourguiba, entouré de ses troupes et de ses hommes de main pour proclamer, entre autres vérités sidérales dont il a seul le secret, qu'il est tout à fait normal, dans le contexte révolutionnaire qui est le nôtre, que se produisent des débordements. La mort d'un homme ou deux est, pour cela, chose tout à fait banale ! Rien d'étonnant alors que les meurtres des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi n'aient pas été élucidés et que certains, parmi les assassins de Lotfi Naqdh, ont été élargis.
Les martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi auraient donc succombé à cette fatalité révolutionnaire et, probablement aussi, à leur mauvaise chance qui les aurait placés à la mauvaise place au mauvais moment. Rien de plus ! La Tunisie succomberait, à son tour, à cette même fatalité révolutionnaire en vertu de laquelle un député d'Ennahdha se permet, sous la voûte de l'hémicycle, où il siège au nom de la République (dont ne subsiste que le nom), d'exiger l'application des peines corporelles les plus barbares, sous prétextes qu'ils sont les dispositions incontournables de la Shari'a. Un autre, que le contribuable paye pour sa participation à la rédaction de la constitution, brandit le Coran tout haut et accuse d'apostasie l'un de ses collègues parce qu'il refuse d'admettre que le Livre saint est l'unique constitution qui vaille ! Un autre encore exige, avec tout le sérieux du monde, que l'esclavage soit aboli pour que les hommes puissent jouir du privilège – légal s'il vous plaît ! – de disposer, conformément aux dispositions de la sainte Shari'a, d'une nuée d'odalisques et de concubines ! Un autre enfin, et non des moindres, menace, en pleine avenue Bourguiba, de lyncher tous ceux qui oseraient contester la légitimité du pouvoir en place, périmée depuis le 23 octobre 2012 !
Tous ces faits que nous venons de consigner, et bien d'autres dont nous n'avons pas parlé (dont en particulier la destruction des mausolées) n'auraient, selon les idéologues islamistes, rien à voir avec le climat de violence qui règne dans le pays, ni avec la banqueroute imminente, ni avec les attentats perpétrés contre des leaders de l'opposition. Ces derniers, à en croire les premières conclusions de l'enquête, auraient été assassinés par des extrémistes religieux. Or, les extrémistes de cet ordre, jusqu'à preuve du contraire, ne figurent ni dans le gouvernement, ni dans aucune autre institution de la république de Tunisie, gouvernée, ne cesse-t-on de nous le rappeler, par un parti islamiste des plus modérés au monde !
Sa modération est telle qu'il a accepté, pour le bien de la nation, qu'il place au-dessus de tout, de se dépouiller de sa légitimité et de participer au dialogue national que les extrémistes laïcs, les staliniens athées, s'ingénient à saboter. Le gouvernement islamiste, quant à lui, fermement soutenu par le foyer de la légitimité, continue de servir le pays du mieux qu'il peut. La preuve, il vient de soumettre à l'ANC un projet de loi sur la réinstallation des Awqaf, abolis abusivement par le despote laïc Habib Bourguiba. La constitution, qui devrait être finalisée le plus rapidement possible, a été reléguée aux oubliettes. Le rétablissement des Awqaf est une exigence révolutionnaire populaire qui ne souffre aucun retard ! Noureddine Khadimi, reprenant R. Gannouchi et bien d'autres têtes inspirées de leur secte, affirme que l'islamisation de l'enseignement et de l'économie n'aurait aucun impact sur la laïcité de l'Etat !
Quant à la question de savoir pourquoi la Tunisie s'est retrouvée, avec l'avènement des islamistes au pouvoir, dans un tel état de délabrement, la faute reviendrait indubitablement, selon les vues infaillibles du leader des champions en titre, à la seule révolution : le sang des martyrs Belaïd et Brahmi (statut que leur méconnaissent obstinément les islamistes au pouvoir) est le tribut d'une révolution qui a définitivement consacré la gloire des hommes de Dieu. L'illuminé R. Gannouchi, qui semble être dans le secret du Tout-puissant, a annoncé dernièrement, avec l'assurance d'un devin, qu'un troisième attentat aurait lieu très prochainement. Ce qui voudrait dire, selon lui, que les caciques de la dictature déchue et les agents de la contre-révolution se sont ligués contre la légitimité islamiste révolutionnaire. C'est pour cette raison que le gouvernement en place devrait continuer de gérer les affaires jusqu'à nouvel ordre, autrement dit jusqu'à ce que la situation soit complètement rétablie.
Le dialogue national, qui a fixé la démission du gouvernement pour le 15 novembre, devrait revoir ses ambitions à la baisse et faire valoir l'intérêt national suprême. R. Gannouchi, dont le nationalisme est avéré, a déclaré le 15 novembre, juste après qu'il eut la certitude qu'un troisième attentat était imminent, que le gouvernement ne démissionnera pas. L'intérêt de la nation vient de l'emporter sur l'intérêt du parti. La Nahdha se sacrifie littéralement pour sauver la Tunisie et déploie tous ses efforts afin de doter sa chère patrie d'institutions économiques révolutionnaires. Il est donc tout à fait normal que des hommes de confiance, des nahdhaouis pur jus, soient nommés à différents postes de responsabilité, en remplacement des pourris de l'ancien régime. Le fils de Habib Ellouz, le député Doghman sont parmi les compétences les plus avérées. Les bénéficiaires de l'amnistie générale, ces militants qui ont servi loyalement le pays, sont appelés aujourd'hui à s'esquinter encore la santé pour le triomphe de la révolution !
Le dialogue national se tiendrait lorsque l'opposition têtue aurait accepté que le futur gouvernement soit présidé par le candidat unique de la Nahdha, que le gouvernement actuel se serait acquitté complètement de son devoir envers le peuple qui l'a honoré de sa confiance et que l'ANC, le foyer de la légitimité inusable, aurait finalisé la constitution et que cautionné . Malheureusement, cette noble tâche ne pourrait être menée à bien qu'après que les députés de la majorité, et leurs alliés de la sacro-sainte coalition pour la souveraineté du peuple auraient statué sur les projets de loi en rapport avec le rétablissement des Habous et l'immunisation de la révolution dont dépendent le devenir du pays ou du régime, puisqu'il n'y a plus de différence entre les deux.
Depuis le 23 octobre 2011, la Nahdha, fermement soutenue par ses alliés et ses sympathisants, supplantant le défunt RCD, est devenue l'Etat. La théocratie pieuse a renversé définitivement la république impie. La nouvelle oligarchie des Trabelsi barbus se sont implantés au cœur même de l'Etat. Les sangsues reprennent du service. Et avec quel entrain ! La Tunisie totalitaire et corrompue est de retour.
Vive la révolution !


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