Curieuse situation que celle créée par le président provisoire de la République le 25 octobre 2014, autrement dit la veille de la journée des élections législatives ! M. Mohamed Moncef Marzouki a choisi cette journée particulière pour célébrer la Journée Mondiale de l'Educateur, en invitant, dans le Palais de Carthage, les directeurs des établissements scolaires du Grand Tunis. Quoi de plus normal, dirait-on, que le président rende hommage aux enseignants à travers leurs directeurs ? Effectivement, il n'y aurait aucun mal à cela si d'autres données ne poussaient à la suspicion d'une combine strictement de politique électoraliste, et quelque peu contre-électorale. D'abord, ce jour-là du 25 octobre 2014 était une journée programmée par l'ISIE pour une opération blanche, dans son programme de formation. Ensuite, la même ISIE n'avait même pas été informée de la confiscation des directeurs par la présidence puisque, sur les lieux, elle n'a même pas trouvé les clés des écoles où devait avoir lieu l'opération blanche. Elle a donc dû poiroter longtemps avant de recourir aux autorités compétentes et de pouvoir disposer de certains lieux après un très grand retard. Ensuite, il y a lieu de se demander pourquoi la présidence a choisi ce même 25 octobre pour célébrer la Journée Mondiale de l'Educateur dont la date officielle est le 5 octobre de chaque année. La présidence s'est-elle souvenue de la date vingt jours plus tard, ou a-t-elle sciemment reporté cette date au 25 octobre, pour des raisons que tout le monde peut deviner ? Enfin, qu'est-ce qui a rappelé à la présidence que les ces directeurs existent et méritent d'être honorés à l'occasion de la journée qui leur est mondialement consacrée ? Vérification faite, le gouvernement de la troïka n'avait jamais célébré cette journée, tout le temps qu'il était au pouvoir ! La dernière célébration ayant eu lieu avec Foued Mbazaa en octobre 2011 ! En conclusion, il est difficile de ne pas croire que, au-delà de la photo souvenir que certains directeurs garderont et que d'autres égareront, la cérémonie présidentielle avait en vérité d'autres objectifs nullement étrangers à l'échéance électorale en cours. La présidence comprendra peut-être, même trop tard, qu'elle aura commis le délit d'utiliser son intelligence à autre chose qu'à nous comprendre.