C'est sans surprise que les tunisiens ont accueilli les résultats des dernières élections législatives. La recomposition du paysage politique qui se profilait à l'horizon s'est confirmée et il est permit désormais au peuple tunisien de rêver d'élus de qualité, abreuvés de valeurs patriotiques, imbus de morale et nourris d'ambitions pour ce pays qui a tant souffert. Tout le monde espère que cette nouvelle configuration rompe définitivement avec le populisme nauséabond, le séparatisme ambiant, le misérabilisme terrifiant, les faux semblants des apprentis politicards, et la démagogie assassine. Les tunisiens rêvent que leur pays avance et emprunte la voie du progrès. Chaque camp doit apporter sa contribution et les leaders politiques ont désormais un rendez vous avec l'histoire qu'il n'est pas permit de rater. An nom de quelle ambition politique a-t-on le droit d'appeler à la division d'un peuple ? Au nom de quel idéal peut-on chanter des slogans haineux ? Au nom de quelle référence idéologique avons-nous le droit de menacer l'unité d'un pays ? Le serment démocratique est de respecter le verdict des urnes et de s'incliner devant les résultats. La vertu du perdant honorable est de féliciter le gagnant et la vertu du gagnant humble est de respecter le perdant sans triomphalisme béat. Aujourd'hui nous assistons à une nouvelle théâtralisation de l'imposture démocratique quand on scrute le comportement des gagnants des élections de 2011 et les perdants des élections de 2014. Les dernières déclarations de quelques apprentis politiciens aveuglés par la vengeance abondent dans la haine et le séparatisme. Leurs discours et leurs postures illustrent qu'ils n'ont aucun respect du jugement des urnes .La maturité politique, le « droit d'hommisme », l'éthique et les valeurs démocratiques s'avèrent désormais un leurre pour camoufler le déni de scrutin, le penchant hégémonique et l'attitude de mauvais perdants. Le déclin de ces chantres de la démocratie sur mesure n'est plus à démontrer et force est de reconnaître que depuis 2011, le populisme, l'égoïsme, l'hypocrisie, l'égocentrisme et le nombrilisme ont gagné du terrain pour devenir leur nouveau langage. Ils ont hélas du mal à retrouver leur lustre et à faire valoir leur militantisme Ils ont sombré dans les travers des fastes de la république et l'appétit dévorant du pouvoir non pas pour servir mais pour s'en servir et asservir leurs compatriotes.