Les résultats des dernières élections législatives et la débâcle des partis historiques Joumhouri, CPR et Ettakatol en ont voulu ainsi. Montplaisir est « a place to be » pour les candidats à la présidentielle quémandant les faveurs d'Ennahda , devenu le parti arbitre pour décider de l'avenir de candidats au passé militant certain et d'autres transfuges des affaires en quête de légitimité politique et de caution morale pour aspirer à la primature. La vie politique est cruelle. Elle est aussi injuste, invraisemblable et pleine de surprises. En faisant le choix de bouder les présidentielles, Ennahda a joué à un poker menteur qui s'est avéré gagnant. Elle rafle le grand lot en se classant 2 eme force politique à la nouvelle assemblée du peuple et se positionnant comme un faiseur de Président par excellence. Affaiblis par 3 années de gouvernance controversée, d'alliances douteuses et de postures équivoques pour les uns et concurrencés et barrés par la montée fulgurante de Nidaa qui se présente comme l'unique alternative à l'effondrement des institutions de l'Etat , du Front Populaire qui parle le langage du cœur , de Afek qui défend un vrai programme et de l'UPL qui a surgit tel un OVNI de nulle part , les partis historiques ont erré comme des fantômes pendant une campagne fade et sans consistance en quête de voix et de popularité évaporées. Ils ont tout perdu. La sympathie, la légitimité militantiste, la base et enfin le combat électoral. Et les vaines tentatives d'un candidat consensuel et les flirts, à peine masqués, avec Ennahda sont hélas la marque d'une descente aux enfers et d'une déroute inéluctable. Ces figures politiques emblématiques ont certes connu des moments de gloire liés à leur militantisme et leurs combats sans relâche contre l'ancien régime mais force est de constater que l'heure n'est plus, aux lamentations aux murs de Montplaisir , à la consolation , à la compromission et à l'errance idéologique mais à la construction d'une Tunisie plurielle mais unie, aux programmes de développement , aux réponses à la crise du chômage, aux solutions pour stopper le terrorisme et à l'alternative pour un Etat fort , juste , équitable et surtout souverain.