Un ami m'a dit : « Peux-tu m'expliquer pourquoi, sur les réseaux sociaux, les commentaires les plus vulgaires, les plus insolents, les plus irrespectueux, surtout ceux déchaînés contre Béji Caïd Essebsi, déjà avant le premier tour de l'élection présidentielle, mais maintenant plus que jamais, pourquoi tous ces commentaires émanent de ceux qui soutiennent le candidat Moncef Marzouki. J'y sens une telle violence, j'ose dire un terrorisme verbal, qui présagerait, en cas de prise de pouvoir de ces gens et de leurs instigateurs, d'un avenir douteux pour la patrie. Quand je vois les commentateurs favorables aux autres formations politiques, que je considère comme sincèrement démocrates, il y a des critiques, parfois acerbe grâce à des tons ironiques ou caricaturaux, mais pas des insultes et de la diffamation, toujours dans un minimum de respect (à part peut-être de rares cas). Cela me semble heureux pour libérer l'expression, une liberté qui ne devrait pas manquer aux règles du respect. » J'ai répondu : « Il y a sans doute le besoin de relativiser un peu votre propos, et je ne saurais classer aussi catégoriquement les uns et les autres ; mais pour l'essentiel, c'est vrai. Je crois que c'est une question d'écoles : l'école politique, l'école sociale, l'école éthique et culturelle. Pourvu que les Tunisiens sachent se ranger du côté de la meilleure école. Sinon, tout le reste est littérature. »