A peine quelques heures après la désignation d'Habib Essid, nouveau chef du gouvernement, que les tractations ont commencé intensément entre les différentes composantes de la scène politique. Une véritable course aux déclarations a commencé et les sons de cloche varient entre opposants à la nomination, sceptiques à ce choix controversé et les partisans de la voie de l'indépendance politique. Le choix de Nidaa n'est pas anodin. Il est dicté par les considérations consensuelles initiées par le nouveau Président BCE en quête d'un casting de compromis au dépens d'un choix de raison qui devait échoir à un jeune meneur d'hommes capable d'amorcer la « révolution économique »tant attendue. Le Front Populaire a déjà fait savoir ses inquiétudes à cette nomination, Ennahda a exprimé, à travers son porte-parole, son adhésion à ce choix de l'indépendance, l'UPL cautionne aussi cette nomination et Afek, bien que ne voyant pas d'objection quant à la personne, conteste la manière et le manque de concertation. La nomination actée, le téléphone d'Habib Essid ne cesse de sonner. Entre nouveaux postulants et anciens ministres du cabinet Mehdi Jomaa, on joue les coudes pour défendre son bilan et plaider son CV. Ainsi, il se murmure que le nouveau locataire de la Kasbah garderait quelques Ministres Indépendants à l'instar de Ghazi Jeribi actuel ministre de la Défense, Taoufik Jelassi, ministre de la Recherche Scientifique, Neila Harrouche Moalla, Ministre du Commerce et Noureddine Zekri, Secrétaire d'Etat à la Coopération Internationale. Coté nouveaux arrivants, on parle de plus en plus de Lazhar Akremi pour la Justice, Said Aidi pour l'Economie et Finance et Slim Chaker pour le Tourisme. L'autre tendance du nouveau casting est de consacrer un quota de portefeuilles pour des Jeunes talents indépendants et des Femmes, véritable cheville ouvrière de la campagne de Nidaa et réservoir de voix considérable lors des 2 élections législatives et présidentielles. Habib Essid devra jouer les équilibristes pour réussir une cohésion, certes difficile mais réalisable entre vieux routiers des politiques et jeunes loups de la finance, de l'économie et de l'énergie porteurs de de visions et résolument tournés vers les défis et les challenges.