Depuis le 14 janvier 2011, et même avant d'ailleurs, on n'a jamais arrêté de mettre en avant les jeunes et la jeunesse et la nécessité d'être à l'écoute de leurs souffrances et de leurs doléances pour satisfaire leurs attentes et de leurs ambitions. Mais jamais, à chaque fois, on n'a assez fait dans ce sens, de façon à leur donner le sentiment qu'on joint pour eux la parole à l'action. Jamais surtout, depuis ce fameux 14 janvier dont on leur reconnaît le mérite, presque souvent de façon hypocrite et pour des manipulations politiques, on n'a sincèrement cherché à les convaincre qu'ils ont le pays et son développement en partage et qu'ils ont l'édification de son avenir pour mission. Pourtant, leur nom est à toutes les bouches politiques et leur cause semble être à toutes les sauces. Surtout quand il est question de terrorisme. Il faut reconnaître que, de fait, les jeunes sont la principale cible du recrutement terroriste, sans doute pour pallier un recrutement professionnel impossible. Ils sont aussi les principaux exécutants de la terreur semée dans les régions chaudes du monde et, de plus en plus, à l'intérieur même de notre pays qu'on croyait à l'abri de tels abus. Mais cela, qu'on le reconnaisse ou qu'on le nie, est en partie dû à la facilité avec laquelle les idéologues, les agents de mobilisation, les armes et les moyens financiers ont pu, plus de trois ans durant, entrer, circuler, prendre contacts et positions, essayer leurs stratégies, fixés leurs cibles et, maintenant, frapper aussi violemment qu'ils le décident et là où ils veulent. Or, à chaque opération terroriste, comme à chaque campagne électoraliste, on sort le problème des jeunes et chacun y va de sa philosophie, de son explication, de ses arguments et, évidemment, de ses objectifs spécifiques. On se rend alors compte qu'on n'a pas bien contrôlé certaines mosquées et les discours extrémistes de leurs imams, qu'on n'a pas bien géré la question des drogues et des stupéfiants, qu'on n'a pas un système éducation à même d'immuniser les jeunes contre ces dérapages, qu'on n'a pas une culture qui les plonge dans l'amour de la vie plutôt que dans le désespoir et l'ennui, qu'on n'a pas assez créé d'emplois pour les caser ni mis en place une stratégie efficace de leur éducation à la libre initiative, que les médias ne font pas assez, quand ils ne font pas carrément le contraire, pour leur offrir des loisirs articulés à la conscience de citoyenneté et à l'équilibre psychique comme un capital de gestion des rapports de l'individu avec sa société, etc. Pourtant, en plus des instances plus ou moins directement impliquées dans la question des jeunes, on a des structures propres à cette question, celles de l'enfance et de la famille d'abord, mais surtout le ministère de la Jeunesse dont la mission déborderait largement le contrôle, souvent peu réussi, des manifestations et des compétitions sportives. On a ce fameux « Observatoire de le Jeunesse » dont on est en droit de revendiquer, aujourd'hui, la révision des objectifs et des modes d'action, ainsi qu'une évaluation systématique, régulière et stricte de son rendement et des résultats acquis ou manqués. Toutefois, l'essentiel reste dans la mise en place d'un fonctionnement conversationnel avec eux, inscrit dans la durée et dans la souplesse communicative, toujours couronnée et contrôlée à la lumière de ce qui est décidé avec eux, pour eux, et au-delà, pour toute la société.