Décidément, le cœur des tunisiens n'est pas à la fête pour célébrer l'avènement de la nouvelle année et le 5 eme anniversaire de la machination « révolutionniste ». A la vue de l'inflation galopante, du terrorisme qui ronge des pans de l'économie, de la bassesse politique qui prévaut et de l'effritement des institutions de l'Etat, les tunisiens réalisent enfin que les lauriers ne fleurissent jamais en hiver et que l'emblème du jasmin, longtemps présenté comme la symbolique du nouveau printemps, dégage une puanteur terrifiante. La fleur de l'optimisme s'est transformée en épine du désespoir et la brise rafraichissante de prospérité qui devait accompagner le printemps s'est muée en typhon dévastateur emmenant dans son sillage son lot d'épidémies d'inculture, de médiocrité, d'imposture, d'ignorance d'opportunisme, et de terrorisme. Le dégout des tunisiens est à hauteur de leur déception et ils s'accommodent difficilement du rendement insuffisant des gouvernements successifs « post-révolution » qui ont perdu les vraies batailles du développement, de la justice, de la croissance, de la dignité et de la sécurité. La révolution tunisienne a fait son choix. Elle a préféré s'offrir et se donner gracieusement aux faussaires et aux imposteurs et d'ignorer le petit peuple qui a payé de sa vie un rêve qui n'est pas le sien et qui ne lui reste que ses yeux pour pleurer. Pleurer le triomphalisme indécent des inféodés aux pétrodollars. Pleurer l'inculture insolente qui règne au pays d'Ibn Khaldoun. Pleurer l'ingratitude des cyber-collabos qui ont préféré l'argent de Georges Soros au pain béni de la patrie. Pleurer la trahison des icônes de l'opposition qui ne s'émeuvent plus de la misère du peuple et qui se prélassent dans les grosses cylindrées et les salons feutrés de la capitale. Pleurer les nouvelles postures légalistes qui s'accommodent sans sourciller de la déconfiture de l'administration et de la corruption qui se généralise. Pleurer les barons du syndicalisme qui s'embourgeoisent et qui font du racket social un métier. Pleurer nos martyrs et nos femmes enceintes mortes dans l'indifférence la plus abjecte. Eh oui le cœur n'est pas pour la célébration mais pour l'autoflagellation pour ce bilan désastreux de 5 années de souffrance, de misère de violence, d'opportunisme, de banditisme, de laxisme et de « révolutionnisme » grassement rétribué. Les tunisiens s'en veulent de leur naïveté de croire en ces vendeurs de rêves et de faire confiance aux discours pompeux des faussaires qui ont vendu le peuple et la patrie à un vil prix. Les masques sont tombés et les vrais visages du militantisme se sont enfin révélés et si nous n'en sommes pas encore à la nostalgie du benalisme mais presque , il faut être d'une rare mauvaise foi pour feindre ce sentiment qui gagne de plus en plus de tunisiens frappés de plein de plein fouet par le terrorisme, abattus par la précarité ,affaiblis par des conditions de vie de plus en plus difficile et menacés par une misère rampante . Sans faire offense à la mémoire d'honnêtes tunisiens tombés pour la dignité ni insulter la bravoure et le courage des véritables patriotes, les tunisiens découvrent enfin le vrai visage du militantisme et du droit-hommisme : celui d'hommes égoïstes dépourvus de valeurs qui se caressent le nombril et qui marchandent leurs engagements au mépris de la souffrance des petites gens pour réécrire leur propre histoire et leur légende personnelle.