Le problème endémique du chômage fait couler beaucoup d'encre et mobilise l'attention des tous les intervenants, politiques, syndicats, patrons et experts qui rivalisent de propositions pour venir à bout de cette crise. Entre les mesures populistes et irréalistes de certains politiciens et le protocole anesthésiant du gouvernement, des experts entrent en ligne pour livrer leurs stratégies et leurs visions pour endiguer cette crise. Intervenant hier sur la chaine Nessma, l'expert international Imed Derouiche nous a livré son plan Marshal et sa stratégie d'urgence pour l'emploi. C'est un programme électrochoc en plusieurs points capables de soigner le mal à sa racine en absorbant à court et à moyen terme les centaines de milliers de demandeurs-d ‘emploi. Comme première mesure concrète, l'expert Imed Dérouiche préconise qu'on déverrouille l'administration pour réaliser les grands projets qui sont générateurs d'emplois et véritables leviers de développement. Ainsi pour réduire les délais de mise en œuvre de ces projets, il faut suspendre les dispositifs lourds et rigides d'appel d'offres de marchés publics et décentraliser la décision d'adjudication au niveau régional. En deuxième mesure, il revient sur décongestion du contingent de la fonction publique en décrétant les départs volontaires à la retraite pour les fonctionnaires de plus de 50 ans accompagné d'un plan de reconversion dans le domaine du consulting et du coaching. Un tel plan étalé sur cinq années permettrait de compenser le départ de 350 000 par 200 000 jeunes à qui on offrira une préformation au travail administratif. Se décomplexer des faux préjugés environnementaux monnayés par les lobbyistes et miser sur l'exploration du gaz de schiste est une chance pour la Tunisie en ce sens qu'elle peut offrir à court terme 100 000 emplois tout en permettant d'atteindre l'autosuffisance énergétique. Réhabiliter l'entreprenariat dans les nouvelles technologies est un moyen efficace pour offrir aux jeunes de se mettre à leurs propres comptes et d'abolir les frontières réelles. C'est un nouveau business virtuel à fort potentiel d'employabilité et qui génère des chiffres colossaux. L'expert propose par ailleurs qu'on redonne à la recherche scientifique ses lettres de noblesse en appelant, dans un geste fort symbolique, de transformer le palais de Sidi Dhrif en un centre de recherche scientifique pouvant accueillir 1 000 chercheurs tunisiens. Un centre sous la double tutelle des ministères de la Défense et de la Santé et financé par une taxe spécifique prélevée sur les laboratoires pharmaceutiques. Ce sont des propositions qui peuvent alimenter le plan du gouvernement car la clé pour contenir le fléau du chômage n'est pas chez les politiques uniquement mais aussi chez les experts plus rompus au management et aux nouvelles idées. Vidéo1 : Vidéo2: