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Que voulez vous ?
Publié dans WMC actualités le 02 - 04 - 2011

Reprendre la question de Michel Foucault qui l'a porté vers ses «reportage d'idées» me paraît une évidence au vu de l'effervescence actuelle en Tunisie. A peine exprimé, les réponses récoltées en une journée donnent matière à tous les partis politiques du pays. Au lieu de lézarder au soleil ou de rester enfermés dans des ambiances moisies, ils gagneraient à s'adresser à des citoyens en attente. Par ces silences, ils communiquent de l'angoisse et démobilisent au lieu de rassembler.
De bon matin, je commence ma journée chez mon marchand de journaux. Il s'étonne que je m'étonne de pouvoir acheter le journal «l'Audace». On s'étonne aussi tous les deux que les «beznessas» soient finalement, mais sûrement momentanément, virés de la médina de Hammamet. Il en a coûté 3 heures de grève et de “dégage attitude!“ Que voulez-vous! Il y a des jours où comme ça les choses se règlent comme par magie!
Sur la plage, les amoureux du village se sont donné rendez-vous. Couples mixtes, filles voilées, jeunes filles effarouchées, cinquantenaires grisonnant avec ce qu'il reste de gros chéquiers. Ils veulent quoi? De l'amour, pardi! Les uns en version eau de rose et mots tendres, les autres en version «tu me règles les papiers et tu m'emmènes vivre en Europe, il y a trop de morts du côté de Lampedusa» ou «viens chez moi, j'habite chez ma femme. Je peux toujours te prendre en concubine». Pour les pros de l'amour, les temps sont durs, les clients rares et les tarifs cassés». Il est temps que ce «khadaffou» “dégage“. La politique, vraiment, ça se mêle de tout!
Que voulez-vous? Ah pour la Tunisie? Les rêveurs veulent qu'elle soit «à la fois moderne, authentique et tolérante, où toutes les confessions religieuses peuvent vivre en sérénité comme au temps de nos parents». Les fous de Dieu exigent qu'elle devienne «radicalement respectueuse de tous les préceptes du coran. Tous sans exception…». Les anarchistes appellent à un magistral «démolissions tout et reconstruisons, de toutes façons il n'y avait rien de bon!».
Dans un café, un peu plus loin, les réponses sont aussi nombreuses que les sensibilités et personnalités. Voir des jeunes jouer de la musique dans les rues et peindre sur les places publiques, que les enseignants reprennent autant que leurs élèves le goût à l'enseignement, que les femmes continuent à sa balader sans chiffon sur la tête et que l'on respecte toutes les libertés, que l'on puisse se promener en toute sécurité… Est-ce trop demander?
Parmi ceux qui veulent autrement, il y'a ceux qui veulent une bonne bouteille de Vodka, un métier qui les mettrait à l'abri de la faim ou un toit pour se protéger du froid. Si certains demandent plus d'intégration pour les handicapés, ceux qui veulent interdire les sachets en plastique, réclament plus de respect pour la nature et en ont assez de voir leur pays ressembler à «une décharge à ciel ouvert» peuvent paraître plus légers…mais c'est précisément cela une société qui revit.
Les pragmatiques veulent savoir où l'on est sur l'«emploi, la gestion de la dette, l'investissement, la fiscalité, la décentralisation, l'immigration, l'éducation, le tourisme, l'export, l'industrie, l'agriculture, la finance, le système bancaire, les retraites, les avantages sociaux... Les vrais rouages de la machine Tunisie quoi!» Les sceptiques qui refusent de donner des chèques en blanc ne pensent à rien d'autres tant que les criminels restent impunis et qu'une immense purge ne sera pas faite.
Les incrédules n'oublieront pas de préciser qu'ils veulent «trouver le moyen de faire face à une éventuelle victoire de l'islamisme ou extrémisme de gauche aux 25.000 prochaines élections électorales». A sa manière, une «déjà déçue» de la politique résumera: «Je veux du CONCRET. A ce jour, aucun parti ne semble se décider à livrer son programme politique. C'est vraiment du grand n'importe quoi!»
Pour conclure, c'est la sagesse d'un artiste de renom qui résume tout simplement ces diverses vues en une phrase. «Transformer le regard de l'autre en un dialogue serein» pour réapprendre à vivre ensemble loin de toutes formes d'exclusions, d'injustices, de répressions. Comment ne pas décevoir les immenses aspirations d'un peuple qui en attend tant? Comment convertir tous ces espoirs en prospérité, croissance, production et cohésion sociale?
A sa manière et avec la fougue qui caractérise la jeunesse tunisienne d'aujourd'hui, un jeune loup de la finance vivant à l'étranger répond: «Il y a tellement de talents dans la culture, le sport, l'artisanat, l'informatique, le design, la médecine, l'architecture,... Je ne m'inquiète pas. Notre potentiel est énorme. Nous jeunes sommes prêts pour créer, recevoir, exporter, travailler, s'engager, etc. Nous étions bloqués, bridés et démotivés par l'immobilisme ambiant. J'avais honte d'être Tunisien. Je commence à comprendre ce qu'est le patriotisme. On a enfin un pays! Nous devons juste faire gaffe de ne pas tomber dans l'anarchie!».
Qu'auriez-vous pu avant? Que faites-vous maintenant?


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