Mais où est donc passé Mohamed Ben Sedrine, l'ancien président et vétéran de l'UTICA? Bien sûr, tout le monde sait aujourd'hui qu'il est en train de s'organiser pour créer un parti politique (le Parti des Patrons, si l'on ose dire), mais a-t-il, pour autant, abandonné son premier amour? Nous venons de le rencontrer et nous lui avons posé la question. Il nous a ainsi révélé un petit secret: Avant de partir et passer le témoin à Wided Bouchamaoui, il a travaillé à niveler tous les grands problèmes de la Centrale patronale, à commencer par la crise syndicale. Car, pour la première fois de l'histoire de l'UTICA, une cellule syndicale de l'UGTT a été créée en son sein. Incroyable, n'est-ce pas? C'est exactement comme si le patronat avait installé un bureau place Mohamed-Ali! Seulement, Ben Sedrine les avait accueillis et leur avait fourni toutes les aides et le soutien qu'ils pensaient mettre des mois à remporter, allant jusqu'à régler la situation de toute une liste de personnel que le syndicat avait présentée et laquelle situation traînait depuis des années. Cerise sur le gâteau, il leur avait dit: Considérez cela comme un cadeau de mon ami Hédi Djilani, pour signifier la continuité au sein de la Centrale patronale. Une réponse et un hommage à la Révolution. Et la nouvelle direction est donc venue profiter, comme de juste, de cette continuité chère aux vétérans. Il n'est donc pas exagéré de se demander si quelque chose est resté de ce travail de l'ombre, juste pour la continuité de l'UTICA, pendant des années et des années jusque dans les temps de la Révolution. Et là M. Ben Sedrine répond, avec une fierté manifeste: Je garde une excellente assise dans les régions, j'ai la confiance de la base et tous se posent des questions sur mon retour et promettent de me renouveler leur confiance... Sans cela, j'aurais quitté l'UTICA.