Chawki tabib entame une grève de la faim    Vers une réforme du marché face à la hausse des prix de la viande de mouton    CITY CARS: Des revenus en progression de plus de 29% au premier trimestre    Tataouine : Saisie de 50 têtes de bétail importées illégalement    Sens critique ou sens unique ?    Vaccins en Tunisie : L'OMS évalue les opportunités de mise en place d'une production locale    Jérusalem : Un ressortissant turc poignarde un policier israélien    Ahmed Nejib Chebbi : le Front de salut militera pour une présidentielle transparente et juste    L'UE ouvre une enquête contre Facebook et Instagram    La France n'est pas l'Amérique : la région Île-de-France gèle les fonds de Sciences Po Paris, jugée trop palestinienne…    Béja: Prix au marché Beb Zenaiez [Photos+Vidéo]    Malmö Arab Film Festival 2024 : Des artistes et réalisateurs tunisiens se distinguent (palmarès)    Ministère du Tourisme et de l'Artisanat : Des recettes en hausse et de bonnes perspectives    Le Chef de l'Etat reçoit le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce : La Tunisie déterminée à faire fructifier durablement ses relations avec la Hongrie    Tunisie Telecom remporte le prix Brands pour la publicité ramadanesque la plus engagée    Attaque armée dans un restaurant célèbre à Istanbul    Météo en Tunisie : pluies orageuses attendues sur les régions ouest et l'extrême sud    En solidarité avec Gaza : Les étudiants tunisiens descendent dans la rue    Les Indiscretions d'Elyssa    Malek Ayari : le taux de boycott des cours par les enseignants suppléants a atteint 70%    Mostafa Abdelkebir : plus de cent mille migrants subsahariens irréguliers présents en Tunisie    TIA: 1806 MD d'investissements déclarés au premier trimestre dont 85% sont des opérations de création    Mounir Majdoub, consultant en politiques de développement durable, à La Presse : "L'économie bleue représente un enjeu crucial"    «Moving figures» à la galerie Gorgi : Des personnages porteurs de rêves...    Au gré des cimaises : Climax !    MEMOIRE : Ameur HECHEMI    Droits des patients et responsabilité médicale approuvés par le Conseil des ministres    CONDOLEANCES    Une délégation tunisienne au Forum économique arabe de Doha    C'est le 23ème anniversaire des hypermarchés Carrefour en Tunisie !    Une pression fiscale de 24% en 2023    Radiation de la société Servicom    Attendu : Les USA Washington s'opposent à l'action de la CPI contre Israël et Netanyahu    Tunisie – Jumelage entre l'amphithéâtre d'El Jem et le Colosseo de Rome    Hand – Coupe de Tunisie : programme des quarts de finale    Non, le Sénégal n'a pas adopté la langue arabe à la place du français    HAYA : Journée sportive pour le jeunesse    Ons Jabeur se qualifie en quart de finale du Tournoi de Madrid 2024    Journées Romaines de Thysdrus : retour en vidéos sur la manifestation qui a animé la ville d'El Jem    Les étudiants tunisiens manifestent pour une Palestine libre et indépendante    Conférence de la ligue des parlementaires : Le soutien de la Tunisie au peuple palestinien est indéfectible    Au fait du jour | Un mal nécessaire    Le SRS lance son académie de basket Ball : Une tradition restaurée !    Joueurs agressifs sur les terrains : Pourquoi pas un contrôle antidopage ?    Elections de la FTF : rejet de l'appel de Wassef Jlaiel, réexamen des listes de Ben Tekaya et Tlemçani    Ons Jabeur en huitième de finale du tournoi de Madrid    Omar El Ouaer Trio et Alia Sellami au Goethe Institut Tunis pour célébrer la journée internationale du Jazz    Sousse - L'Institut français de Tunisie inaugure un nouvel espace dédié à la jeunesse et à la coopération    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Est-ce le retour de l'Empire ottoman?
Publié dans WMC actualités le 10 - 11 - 2011

Après la chute du bloc de l'Est, le rôle de la Turquie est devenu stratégique pour les Américains. Elle semble avoir pour mission le soutien d'Israël dans un climat de plus en plus instable dans le Moyen-Orient. Mais la guerre d'Irak de 2003 est venue bouleverser cet ordre.
L'aide américaine en faveur d'un Kurdistan indépendant a été mal acceptée par l'état-major turc qui s'est mis à soutenir les islamistes de l'AKP pour unifier le pays et se rapprocher de la Syrie et de l'Iran.
A partir de 2006, la Turquie entre dans une crise avec Israël suite à une multiplication d'incidents diplomatiques. Les islamistes turcs dénoncent la guerre menée en Palestine et légitiment le combat du Hamas contre l'armée israélienne. En 2009, alors que la Bande de Gaza est bombardée par Israël, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, saisit l'occasion du Forum économique mondial de Davos pour s'en prendre publiquement au chef de l'Etat israélien, Shimon Peres. Cet incident a augmenté la popularité des Turcs dans les opinions arabes, et le ministre turc des Affaires étrangères n'a pas raté l'occasion pour affirmer que son pays est le protecteur des peuples musulmans, du Maroc jusqu'en Arabie Saoudite, comme à l'époque de l'Empire ottoman.
On constate ainsi que la Turquie d'Erdogan a choisi, en un sens, de tourner le dos à l'Occident au profit du leadership de l'espace politique islamique du Moyen-Orient. De ce fait, la Turquie est passée du statut de «sentinelle de l'Occident» à celui d'acteur indépendant sur la scène internationale.
Les révoltes dans le monde arabe viennent bouleverser cette nouvelle politique. Ces évènements sont très positifs pour la Turquie. En effet, la chute de Ben Ali en Tunisie a permis le retour des islamistes du parti d'Ennahdha, très proche de l'AKP turc. Dans la presse européenne, on vante le modèle de «démocratie musulmane» turque. Ce climat favorable était propice à la Turquie pour qu'elle joue le rôle d'un intermédiaire incontournable à la résolution des conflits sur la scène orientale. Dans ce dessein, la Turquie mise sur une politique étrangère néo-ottomane et un repositionnement géostratégique d'envergure. On pourrait penser que ce repositionnement est une conséquence du refus européen à son adhésion à la zone euro, d'une part, et suite à la chute de l'URSS et la fin du nationalisme arabe vers les années 90, d'autre part.
En effet, avec la faiblesse du bloc arabe qui se dispute le leadership (Egypte, Arabie saoudite et Syrie) et l'échec du projet US du “Grand Moyen-Orient“, nous avons enregistré un retour remarquable de la Turquie sur la scène régionale qui s'est marqué récemment par une visite triomphale de Recep Tayyip Erdogan en Egypte, Tunisie et Libye. Partout, le Premier ministre turc s'est posé en protecteur et bienfaiteur du monde musulman.
Le retour de la Turquie dans la sphère d'influence de l'ancien Empire ottoman (l'Orient, la Méditerranée et même l'Afrique) était bien marqué. Dans sa visite en Egypte, leur grande rivale en Méditerranée, Erdogan était accompagné de plus de 250 chefs d'entreprise. Les Turcs veulent confirmer leur suprématie en tant que première puissance tutélaire musulmane, de Gibraltar au Bosphore.
Enfin, durant sa visite en Tunisie, Erdogan a déclaré que l'islam et la démocratie n'étaient pas contradictoires. Pour lui, un musulman peut gérer un Etat avec beaucoup de succès. A l'issue de son entretien avec son homologue tunisien, Béji Caïd Essebsi, il a insisté sur le fait que la réussite du processus électoral en Tunisie va montrer au monde que la démocratie et l'islam peuvent aller ensemble. Cette visite, à un mois des élections, n'était pas un pur hasard mais plutôt un message qu'a voulu transmettre Erdogan en direction de l'opinion publique pour qu'elle ne craigne pas le parti d'Ennahdha. (Pari presque gagné, au vu des résultats, NDLR).
Cette conjoncture favorise ce retour turc que l'on pourrait qualifier de «néo-ottomanisme» en ce début de XXIème siècle avec des régimes islamistes pro-turcs en Tunisie, en Egypte et en Libye. Ce qui ouvre un grand débat au sein de nôtre société sur les bienfaits de ce nouveau courant et les solutions qui peuvent être apportées sur le plan social et économique. D'un autre côté, il faut s'interroger sur l'acceptation d'une hégémonie turque par un peuple qui a fait une révolution démocratique pour chasser la dictature.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.