L'élévation du niveau de la mer, l'érosion, les inondations, les risques sismiques, l'instabilité des sols et l'élévation de la température ambiante sont autant de risques auquels est confrontée la région du Grand Tunis, en raison des changements climatiques. C'est la Banque mondiale qui l'affirme dans une étude portant sur "la vulnérabilité des villes côtières d'Afrique du nord". Cette étude a évalué la vulnérabilité de quatre sites, à savoir Alexandrie (Egypte), Tunis (Tunisie), Casablanca et la Vallée du Bouregreg (Maroc), face aux impacts potentiels du changement climatique et des risques naturels à l'horizon 2030. Elle propose des plans d'action pour faire face aux éventuels risques naturels. Elle a été présentée lors d'une journée d'étude, organisée, mercredi, sur le thème «l'adaptation aux changements climatiques et aux risques naturels dans la région du Grand Tunis». A cette occasion, Fethi Hassine, directeur général de l'Agence d'urbanisme du Grand Tunis (AUGT), a indiqué que cette région, qui représente 23% de la population tunisienne (2,4 millions d'habitants) et 25% des postes d'emploi du pays, connaît un étalement urbain de plus en plus prononcé. En effet, l'espace urbain du Grand Tunis a doublé lors des 20 dernières années et s'est multiplié par plus de 6 fois, depuis l'indépendance, passant de 5.000 ha en 1956 à 32.000e ha en 2009. La région est caractérisée par des événements météorologiques exceptionnels et violents (précipitations, canicule, tempêtes ), ce qui est de nature à accroître sa vulnérabilité aux risques naturels. Pour sa part, Mohamed Salmane, ministre de l'Equipement, a rappelé dans ce même contexte, que la Tunisie a enregistré, au cours de cette année, des événements climatiques inhabituels, telles que les inondations, les chutes de neige, durant 14 jours successifs, ce qui a engendré plus de 230 glissements de terrains dans plusieurs régions du pays... Mme Eileen Murray, représentante résidente de la BM en Tunisie, a affirmé que cette étude, lancée en 2009, vise à sauvegarder les villes méditerranéennes d'éventuelles catastrophes naturelles, en proposant une série de mesures d'adaptation aux changements climatiques. Ces mesures portent sur la protection des zones vulnérables, à travers des travaux d'infrastructure et des actions de planification, permettant d'éviter l'urbanisation des zones fragiles. WMC/TAP