L'avant-goût des assemblées annuelle 2007 de la BAD à Shanghai Par Tallel BAHOURY
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Donald Kaberuka, et le président du Conseil des gouverneurs de la BAD, le gouverneur de la Banque centrale de Chine, M. Zhou Xiaochuan, donnent une conférence de presse conjointe à Tunis, et ce le mercredi 10 janvier 2007 à 10H. Rappelons au passage que M. M. Xiaochuan est en visite officielle à la BAD les 9 et 10 janvier, avec au programme, entre autres, une audience avec le président de la BAD, des séances de travail avec les hauts cadres de la banque ainsi qu'une réunion informelle avec le Conseil d'administration de l'institution. Il faut dire que cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations économiques entre l'Asie et l'Afrique, en général, et entre la Chine et plusieurs pays africains, en particulier ; des relations qui bénéficient d'un intérêt médiatique soutenu à la hauteur des enjeux économiques que sous-tend ce rapprochement. Car, les analystes économiques le confirment, à l'instar d'une étude de la Banque mondiale sur ce phénomène (Africa's Silk Road : China and India's New Economic Frontier, «la Route de la soie en Afrique : Nouvel horizon économique pour l'Inde et la Chine») D'un autre côté, les exportations de l'Afrique vers l'Asie ont triplé ces cinq dernières années, faisant de celle-ci le troisième partenaire commercial des pays africains (avec une part de 27%), derrière l'Union européenne (32%) et les Etats-Unis (29%). Les apports d'investissements directs étrangers de l'Inde et de la Chine ont également progressé (1,18 milliard de dollars au milieu de 2006 pour la Chine), selon l'étude de la Banque mondiale. Le mouvement ne s'arrête pas là, puisque toutes les études montrent que les entreprises asiatiques ont, depuis quelques années, une stratégie de diversification tous azimuts (ressources naturelles et le pétrole, mais également tous les autres secteurs). Sur ce plan, M. Broadman considère cette tendance pourrait permettre à l'Afrique ou du moins certains pays africains- à fabriquer des produits plus avancés, ce qui est de nature à aider la région à participer davantage aux échanges internationaux. C'est donc un espoir qui est permis aux Africains, surtout quand on sait que les progrès accomplis par l'Asie au cours des 25 dernières années ont permis à 400 millions de personnes d'échapper à l'extrême pauvreté. De tout ceci découle que les assemblées annuelles 2007 du Groupe de la BAD, qui auront lieu à Shanghai, en Chine, revêtent cette année une importance particulière, d'autant plus que, d'une part, elles sont placées sous le thème «l'Afrique et l'Asie : partenaires dans le développement», et d'autre part, parce qu'elles permettent de se demander si le même «miracle» peut se reproduire en Afrique subsaharienne. Voilà une question difficile à répondre même pour les spécialistes de la prospective, car l'Afrique a des particularités qui font que ses espoirs se transforment souvent en déception. Ceci dit, on pense tout de même que les Africains semblent avoir pris conscience de leur sous-développement, et par conséquent ne laisseront sans doute passer l'élan qui est en train de naître.