Malgré les mesures prises par l'Etat dans sa stratégie d'amélioration des performances énergétiques des bâtiments à travers la promotion de l'architecture, et l'utilisation de nouvelles techniques de construction visant l'économie dans la consommation d'énergie, le contrôle de la bonne application des mesures d'économie d'énergie au niveau de l'exécution des travaux de construction est rarement exercé en Tunisie. C'est M. Karim Ellouze, président du Conseil de l'Ordre des Architectes de Tunisie et président de la Coalition des Organisations d'Architectes d'Afrique du Nord, qui nous a révélé, lors du Forum scientifique organisé en marge du Salon méditerranéen du bâtiment ''MEDIBAT'', qu'il y a un manque (voir absence totale) de suivi de la part des architectes tunisiens lors de l'application des techniques visant l'économie dans la consommation d'énergie des projets de construction. «Le problème se situe dans l'absence parfois totale de véritable audit de la part de nos architectes dans l'application des mesures d'économie d'énergie au niveau de la réalisation des travaux de construction», affirme M. Ellouze. Rappelons que lors de la tenue du salon méditerranéen du bâtiment à Sfax (04-07 mars 2009), un forum scientifique était organisé sous la présidence de M. Karim Ellouze au cours de laquelle il a insisté sur la participation des architectes tunisiens dans le programme de formation professionnelle continue pour améliorer leurs compétences et approfondir leurs connaissances sur des questions d'actualité se rapportant sur l'évolution du secteur du bâtiment. «La formation professionnelle continue doit être considérée comme une pratique méthodique obligatoire qui permet à chaque architecte d'entretenir et de faire progresser sa culture architecturale, et ce dans le but de mieux exercer ses connaissances au profit de la bonne exécution des projets de construction», ajoute M. Ellouze. Partant de l'idée que la forte croissance de l'activité du bâtiment et l'accroissement des consommations énergétiques dans ce secteur, le programme national de maîtrise de l'énergie, soutenu par l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie, ne peut aboutir à de résultats concrets liés à la réduction de la facture énergétique que lorsqu'il y a de vrais contrôles dans les différentes étapes de l'exécution des travaux de construction par des architectes bien qualifiés. Certainement l'Etat n'a pas épargné ses efforts en la matière en mettant des lois incitant la promotion de l'architecture bioclimatique, l'utilisation de matériaux de construction économes en énergie, et l'introduction des énergies renouvelables. Mais faut-il souligner que l'assurance d'une bonne application des textes réglementaires par les promoteurs immobiliers doit passer par la formation continue des architectes et des experts auditeurs. «Il est clair que la réussite du programme de maîtrise d'énergie nécessite la collaboration de tous les acteurs du bâtiment en vue d'atteindre les objectifs annoncés en mettant en place un programme de formation et de sensibilisation efficace et ciblé en vue d'améliorer le confort thermique à l'intérieur des bâtiments et réduire leur consommation énergétique», insiste M. Ellouze.