L'Europe et le Maghreb entretiennent des relations privilégiées, depuis de très longue date. Héritage historique, complémentarité géographique, environnement relationnel fondé sur des liens et des affinités de civilisation et de culture, courants d'échanges traditionnels , tous les éléments pointent cette interdépendance économique entre le Nord et le Sud de la Méditerranée. Dès le début du processus de l'unification européenne, une approche globale méditerranéenne est promue. Rappelons pour mémoire à notre échelle : mars 1969, signature du premier accord commercial UE-Tunisie ; 25 avril 1976, signature du premier accord de coopération UE-Tunisie et 1980, premier protocole financier. Il y a trente ans donc, la Tunisie signait son premier protocole financier avec l'Union européenne, ouvrant ainsi une ère de coopération et de partenariat dans des domaines très variés : développement agricole et gestion des ressources naturelles, modernisation économique et sociale, réforme de l'enseignement, etc. Dans son prolongement, la signature de l'Accord d'Association Tunisie-Union européenne (en 1995) visait notamment à promouvoir l'investissement privé et la compétitivité des entreprises tunisiennes à travers la réalisation de différents programmes de coopération économique (financés sous forme de dons). Dans ce type de projets, un accent particulier est mis sur la coopération régionale et sur la réalisation d'actions intégrées, combinant plusieurs modes d'action : formation, appui à l'investissement, promotion commerciale L'Union est aussi particulièrement active dans le développement de l'enseignement secondaire, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, ainsi que dans leur interaction au marché de l'emploi. De plus, en 2010, le partenariat UE-Tunisie sera renforcé par un programme sur la gestion durable des ressources en eau dans l'agriculture et par un programme d'appui au développement d'une stratégie durable pour l'environnement et à la maîtrise de l'énergie. Ces éléments font partie d'une politique réduisant les conséquences néfastes du changement climatique. Afin de faciliter l'intégration dans l'économie mondiale, la modernisation de sa politique et de ses règlementations commerciales, la compétitivité des entreprises tunisiennes et leur intégration sur les marchés mondiaux, le 'programme d'appui à la compétitivité des entreprises et à la facilitation de l'accès au marché'' (PCAM) et 'programme d'appui à l'intégration'' (PAI) succèdent au 'programme de modernisation industrielle'' (PMI). Ainsi, depuis 1995, tous programmes de coopération confondus (hors BEI), c'est près de 85 millions d'euros par an en moyenne qui sont injectés dans l'économie tunisienne. Pour bonne compréhension de cette relation, il faut souligner que 80% des exportations tunisiennes sont destinées au marché européen, et que la zone de libre-échange instaurée en 2008 induit des exigences accrues en termes de qualité du produit, de santé, de sécurité et d'environnement. Ainsi, les programmes de coopération européenne au niveau industriel bénéficient essentiellement aux secteurs stratégiques pour l'export. Dans le même sens, la préparation d'un accord en matière de reconnaissance mutuelle dans le domaine de l'évaluation de la conformité et de l'acceptation des produits industriels (ACAA) concerne trois secteurs industriels prioritaires : électrique, mécanique et produits de construction. Avec la Délégation européenne à Tunis, souhaitons que l'intégration de la Tunisie dans un monde de plus en plus globalisé et concurrentiel passe par ce partenariat UE-Tunisie, et qu'il soit joué sur un mode gagnant-gagnant : des consommateurs européens satisfaits et des entreprises tunisiennes profitables, socialement et économiquement. .