Les services offrent d'importantes opportunités d'investissement, de production et d'échanges, conséquence logique de l'intérêt accordé depuis longtemps par la Tunisie à l'enseignement et à la formation. Ils représentent un important levier pour l'amélioration de la compétitivité et le développement d'économies telles que la nôtre. C'est ce qui explique les efforts fournis par les pouvoirs publics pour booster ces activités dans leur composante marchande, a affirmé M. Ghannouchi, ce qui fait qu'aujourd'hui, en Tunisie, le secteur des services marchands représente 43% du PIB et contribue à hauteur de 26% aux exportations, l'ambition étant de le porter à un minimum de 50% du PIB. Les exportations d'entreprises tunisiennes performantes dans les études ont réalisé des flux dépassant les 50 milliards d'euros sans parler des entreprises compétitives et en expansion dans les technologies de la communication et de l'information et qui bénéficient d'une place privilégiée dans la stratégie économique de la Tunisie, depuis l'organisation du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI). Etudes, logistique des services financiers, santé et nouvelles technologies sont autant de secteurs soutenus par le gouvernement et qui ont atteint un niveau de maturité qui leur permet de partir à la conquête de marchés à l'international. «Nous sommes décidés à donner un nouvel élan à la coopération avec les pays africains, qu'il s'agisse de pays arabophones, francophones, anglophones, ou lusophones, le potentiel d'échange doit être exploité dans le cadre d'un partenariat durable et profitable à toutes les parties». Un important accord commercial d'investissement et de coopération technique devrait être signé prochainement avec l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), tout comme on procèdera à l'accélération des négociations pour l'adhésion de la Tunisie au marché commun d'Afrique orientale et australe et la conclusion d'un accord préférentiel avec la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale. «On survole tout le continent africain pour se fournir en Europe et en Asie» Dans ce nouvel ordre économique mondial, les pays africains doivent investir dans la performance, d'où l'importance «d'un partenariat agissant entre les secteurs public, privé et le tissu associatif dans les pays africains», a déclaré Hédi Djilani, président de l'UTICA, qui a ajouté : «Il est quand même surprenant qu'entre pays africains, et alors que nous avons les possibilités et les moyens de développer une coopération efficiente entre nous, les pays du Sud de l'Afrique survolent tout le continent pour aller se fournir ou lancer des partenariats sur les marchés européens ou asiatiques». La Tunisie, décidée à rejoindre le giron africain, a mis en place une stratégie nationale pour renforcer le nombre des accords préférentiels avec des groupements africains et leur faire mieux connaître les produits, l'expertise et le savoir-faire tunisiens, a indiqué Hédi Djilani qui a invité les communautés d'affaires africaines à développer encore plus leurs échanges rejoignant le Premier ministre qui avait insisté sur la nécessité de consolider le rythme des échanges des biens et des services entre les pays africains et a appelé les entrepreneurs tunisiens à investir en Afrique et à participer dans les appels d'offres africains. Renforcer le partenariat dans le secteur des services et développer des projets mixtes permettant l'échange d'expériences et d'expertises seraient utiles pour tout le continent. «Nous comptons dans cette démarche sur le soutien de la Banque africaine de développement et des diverses instances et institutions régionales et internationales» a, pour sa part, indiqué Ridha Ben Mosbah, le ministre du Commerce et de l'Artisanat. «Le secteur des services a un rôle de plus en plus croissant dans les économies modernes et les échanges internationaux, la rencontre de partenariat Tunisie-Afrique représente, à ce titre, un cadre privilégié pour explorer les opportunités de partenariat d'affaires», a déclaré le ministre du Commerce. Les services contribuent à hauteur de 60% au PIB national et de 26% dans les exportations totales en Tunisie contre une moyenne internationale de 20%. Dans le commerce international, ils sont passés entre 1980 et 2009 de 10 à 20% avec un taux d'investissement de 65% dans le monde, l'année précédente contre 49% en 1990. Concernant cette rencontre proprement dite, il faut noter que 90 hommes d'affaires africains y ont pris part, ayant suscité l'intérêt manifeste des entrepreneurs tunisiens dont une grande partie avait fixé en amont des rendez-vous avec leurs homologues africains via le CEPEX. De nouvelles habitudes s'installent au niveau de notre communauté d'affaires qui commence à lorgner du côté de l'Afrique après avoir été longtemps obnubilée par l'Europe.