Les préparatifs pour l'aïd El Adha battent leur plein au ministère du Commerce et de l'Artisanat. On s'empresse d'aménager les points de vente et de mobiliser les agents de contrôle économique pour organiser le marché et satisfaire les consommateurs. Lors d'une conférence de presse consacrée à l'occasion, tenue le 21 octobre 2010, on nous informe que 830 mille têtes sont actuellement disponibles sur le marché, soit une augmentation de 13% par rapport à l'année précédente. Ajoutons à cela 300 mille têtes chez les éleveurs pour la consommation familiale. Selon M. Habib Dimassi, directeur général du commerce intérieur au sein du ministère du Commerce et de l'Artisanat, 76% des têtes disponibles sont à plus de 40 kg ou ce qu'on appelle «barkous». On signale également que le groupement professionnel de la viande interviendra sur le marché en écoulant 7.000 têtes à Manouba et à Ben Arous. De même pour la société Ellouhoum qui devra écouler 8.000 têtes dans le Grand Tunis. Des prix en hausse… Le prix du kilogramme a augmenté, cette année. Ils varient entre 5.600 millimes pour les plus de 65 kg (le même prix qu'en 2009), 5.800 millimes pour les 41-65 kg contre 5.600 en 2009 et 6.200 millimes pour les moins de 40 kg contre 5.900 en 2009. Des prix sont, ainsi, en hausse par rapport à l'année précédente. En cause, la hausse des prix à l'échelle internationale des matières premières ainsi que les facteurs climatiques qui ont provoqué une baisse générale des pluies. Les autorités concernées ont préconisé tout un programme pour organiser et contrôler les ventes. Des points de vente seront mis en place dans les grandes villes à forte consommation, soit 12 gouvernorats contre 6 en 2009. Il s'agit également d'encourager les privés pour l'instauration de points de vente (Rahba), comme c'est le cas, cette année, pour La Manouba et l'Ariana, mais aussi Monastir où une société publique de droit privé mettra à la disposition des éleveurs un point de vente organisé. On évoque également les grandes surfaces qui devraient seconder les autorités publiques dans l'organisation du marché. Les points de vente organisés seront sous le contrôle des ministères du Commerce et de l'Artisanat, de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche avec la présence des représentants de l'Organisation de Défense du Consommateur, de l'Institut National de la Consommation. Des points de pesage seront disponibles pour l'achat au kilogramme et aussi un médecin vétérinaire pour assister les consommateurs. Toutefois, au niveau de la demande, les responsables du ministère du Commerce craignent une concentration durant les derniers jours. D'ailleurs, on estime que 70% des achats se font durant les trois derniers jours avant l'aïd. Des pratiques de consommation… Une étude réalisée par l'Institut National de la Consommation auprès d'un échantillon de 1.530 personnes de 11 gouvernorats a montré que 85% des interviewés s'attachent à faire le rituel. On indique que 51,5% sont plutôt tentés d'acheter les moutons à plus de 40 kg, ce qui engendre une demande additionnelle sur ce type, d'autant plus que plusieurs familles sacrifient de trois à quatre moutons. On estime le nombre de ces moutons à 50.000. M. Ali Gharbi, directeur de la société Ellouhoum, appelle à une rationalisation de la consommation pour pouvoir gérer la demande. Côté financement, l'étude a révélé que les Tunisiens financent leurs achats des moutons de leurs salaires (54%) et de leur épargne (19%) alors que les crédits ne représentent que 1% et le prêt auprès des proches (5%). La moyennes des prix d'achat se situent entre 200 et 300 dinars pour 46% des interviewés, entre 300 et 400 dinars pour 25%, moins de 200 dinars pour 16% et plus de 400 dinars pour les 2% restants. Ceci sans compter les dépenses parallèles qui coûtent entre 10 et 100 dinars. Ce qui fait que la hausse des prix peut affecter fortement le pouvoir d'achat du consommateur. Au niveau de la direction du contrôle économique, Fethi Fadhli, son directeur, a affirmé qu'il y a un suivi permanent de l'approvisionnement au niveau des espaces de vente. Il admet qu'il y a une problématique au niveau de certains intervenants ou ce qu'on appelle "gachara" qui vendent à des prix plus élevés que le marché. Il indique que le ministère dispose d'une liste de ces intervenants qui seront interdits des espaces de vente organisés.