Une conférence de presse a eu lieu mardi 2 août 2022 au Syndicat national des journalistes tunisiens à propos de la détention du journaliste Salah Attia. L'ancien bâtonnier Abderrazak Kilani, qui préside le comité de défense du journaliste, a indiqué que l'état de santé de M. Attia s'est détérioré. On l'a retrouvé, dans sa cellule, allongé par terre épuisé par la grève de la faim qu'il a entamée il y a quelques jours. M. Kilani a indiqué que Salah Attia a déclaré qu'il refuse de répondre devant une juridiction militaire et qu'il n'a aucune animosité à l'égard du chef de l'Etat. « Au contraire, j'ai d'excellents rapports avec Kaïs Saïed, on est même amis ! », a indiqué le journaliste dans des propos rapportés par l'ancien bâtonnier. Abderrazak Kilani a rappelé les chefs d'accusation portés contre Salah Attia, mis en examen sur la base du code pénal et non sur la base du code de la presse. Il a également rappelé les dispositions du décret-loi 115 relatif à la presse qui garantit une immunité aux journalistes et le protège de ce genre de poursuites. Il a également rappelé que le journaliste ne peut pas dévoiler ses sources, autrement il serait un délateur.
Salah Attia est accusé, rappelons-le, d'imputer à un fonctionnaire public des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité, d'atteinte à la dignité, à la renommée, au moral de l'armée, d'outrage à autrui à travers les réseaux publics de communication. L'accusation d'attentat ayant pour but de changer la forme de l'Etat a été classée. Il a été placé en détention depuis le 12 juin 2022 suite à son intervention en direct sur la chaîne qatarie Al Jazeera où il a déclaré que l'armée avait confié à l'Union générale tunisienne du travail son refus d'accéder à la demande du président Kaïs Saïed d'encercler ses locaux. Ces propos ont été formellement démentis par la centrale syndicale.