Des tweets ont circulé depuis le mois de décembre 2023 et jusqu'en mars 2024, affirmant que la Tunisie a interdit le port du voile. Les auteurs des tweets, provenant de France et du Maroc, ont soutenu que la Tunisie avait pris la décision de bannir le voile dans les lieux publics. Ces tweets ont suscité diverses réactions, certaines personnes étant étonnées tandis que d'autres doutaient de la véracité de l'information.
Contrairement à ce que certains ont affirmé, la Tunisie n'a pas annoncé l'interdiction du voile dans les lieux publics. Il est important de noter que cette fausse information avait déjà circulé en France, relayée par certains politiciens.
La candidate du Rassemblement national avait affirmé dans une émission l'émission 7/9 sur France Inter le lundi 12 avril 2022 que le président Bourguiba « avait interdit le voile ». La candidate du RN défendait son idée d'interdire le port du voile dans l'espace public si elle était élue, en effet elle a confondu l'Algérie et la Tunisie. La candidate d'extrême droite française et présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a évoqué, l'ancien président Habib Bourguiba, pour défendre son projet d'interdiction du voile.
Le 26 février 2018, lors de son intervention sur le plateau de l'émission "Touche pas à mon poste" sur C8, le journaliste Bernard de la Villardière avait affirmé de manière erronée que l'administration tunisienne avait interdit le hijab. En réalité, l'interdiction du voile islamique par l'administration tunisienne remonte à 30 ans, sous le régime de Ben Ali (1987-2011), mais elle n'a pas été uniformément appliquée.
A la fin des années 50, peu après l'Indépendance, Habib Bourguiba a, rappelons-le, déclaré la guerre au hijab dans le cadre d'une vaste campagne contre les habitudes vestimentaires sectaires des obscurantistes. Depuis, la fameuse circulaire 108 a été réactivée sous Zine El Abidine Ben Ali durant son offensive contre les islamistes.