Le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer, a commenté, lundi 3 mars 2025, le dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) sur les perspectives économiques régionales. Il a indiqué que ce rapport ne prenait pas en compte les derniers chiffres de décembre 2024, expliquant notamment que bien que le déficit budgétaire demeure élevé, son évolution reste moins rapide que celle du PIB. L'invité d'Express FM, a précisé que cette amélioration résulte de la poursuite des réformes budgétaires, notamment la réduction du déficit et de la masse salariale. Cela donne initialement une plus grande marge de manœuvre à l'Etat et à sa capacité de gestion à moyen terme, selon lui. Bassem Ennaifer a également rappelé que la taille de la dette publique, intérieure et extérieure, reste élevée, estimée à 135 milliards de dinars fin 2024, soit 81,2 % du PIB, précisant que celle-ci se compose de 46% de dette extérieure et de 54% de dette intérieure, contrairement aux années précédentes. « L'endettement intérieur est certes en monnaie locale mais reste un problème, il a un impact économique certain et n'est pas du tout conseillé », a-t-il ajouté. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) prévoit une croissance économique en Tunisie de 1,8% en 2025, en hausse par rapport à 1,2% en 2024, portée par l'assainissement budgétaire et la reprise des exportations et du tourisme. L'inflation devrait baisser à 7,1% en 2024, contre 9,5% en 2023, et le chômage devrait atteindre 16%. Le déficit budgétaire, toujours selon le rapport de la Berd, devrait se réduire à 6,3% du PIB en 2025, avec des efforts d'assainissement à moyen terme visant un déficit de 5,5%. La dette publique reste élevée à 82,2% du PIB, mais devrait diminuer à 80,5% en 2025. La position extérieure de la Tunisie s'améliore, avec un déficit du compte courant réduit à 1,6% du PIB, soutenu par la baisse des importations et la croissance des exportations, notamment d'huile d'olive et de produits mécaniques et électriques. Les réserves de change restent stables à 25 milliards de dollars. La Banque souligne toutefois que malgré des perspectives économiques positives pour les deux prochaines années, des risques demeurent, liées notamment aux les conflits et à l'incertitude concernant l'aide étrangère et les impacts climatiques.