Les députés de la Nation et les représentants de la Chambre des Conseillers ont finalement admis qu'il était nécessaire d'augmenter le budget de promotion et de marketing du tourisme tunisien. En effet, aux termes de la Loi de Finances au titre de l'année 2011, le budget de promotion et de marketing alloué au tourisme tunisien a été augmenté de 60%. L'enveloppe passe ainsi de quelques 38 MD à quelques 80 MD pour l'année prochaine. Sur les 80 MD prévus pour 2011, 20 MD seront en provenance du Fonds de compétitivité touristique, soit le double de ce qui existait. Plus encore, la promotion bénéficiera d'une nouvelle ressource financière. Il s'agira d'une subvention, de l'ordre de 23 MD, accordée par l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports (OACA). Une subvention qui remet au goût du jour l'interdépendance du secteur touristique et aérien. A ceux là s'ajoutent, évidemment, les 40 MD de budget traditionnel. Les dispositions de la Loi de Finances 2011 ont prévu, par ailleurs, de doubler la taxe redevable par les établissements hôteliers (taxe déjà existante) : Elle passera de 0,5 à 1% du chiffre d'affaires des hôtels. En d'autres termes, la taxe hôtelière reprend son taux habituel d'avant 2008, crise économique mondiale oblige à l'époque. Néanmoins, la Loi de Finances introduit une nouveauté à cet égard. La taxe hôtelière, qui était payée exclusivement par les hôteliers, sera élargie aux Restaurants classés. Certes les dispositions n'ont pas pris en considération les appels répétés de la profession, notamment de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH) et la Fédération Tunisienne des Agences de Voyage (FTAV). Deux corporations qui n'ont pas arrêté, des années durant, de réclamer le paiement de cette taxe par tous les bénéficiaires de l'activité touristique. Ceci étant, les députés et les conseillers ont jugé que seuls les restaurants classés seront redevables de cette taxe avec les hôteliers. Dans l'ensemble, ce n'est pas si mal. C'est peut-être un pas vers la généralisation de la taxe hôtelière (de l'ordre de 1% du chiffre d'affaires) à tous les métiers du tourisme au cours des prochaines années ? Autres nouveautés ? Les agences de voyage ont vu leur taxe augmentée. Elle passe de 1,7 DT par siège touristique vendu à 2 dinars. A force de s'être plaints du manque de budget promotionnel, les agences de voyages et les hôteliers se sont vus les premiers « taxés » ! L'argent est primordial certes. Mais à lui seul, il n'est pas suffisant. La politique promotionnelle, de communication et de marketing, de l'administration de tutelle, est appelée à être révisée. C'est ce qu'à d'ailleurs souligné Slim Tlatli, ministre du Tourisme : « Il faut absolument améliorer le positionnement et l'image de notre pays et sortir du stéréotype de la Tunisie, destination à bas prix et à qualité moyenne et basse ». I. F.
