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La météo avec la bénédiction de Dieu !
Publié dans Business News le 26 - 09 - 2018

Les Tunisiens s'intéressent particulièrement à la situation météorologique dans le pays ces derniers jours. La catastrophe survenue à Nabeul durant le week-end a ébranlé tout un chacun, d'autant que personne n'a été prévenu de l'imminence d'un tel cataclysme. Ce qui a attiré particulièrement l'attention des citoyens, c'est l'étrange communication de l'Institut national de la météorologie. Une communication qui se fait l'écho, non pas de constats purement scientifiques, mais d'un jargon marqué par la superstition et une religiosité sclérosée.


Déchainé, frisant l'hystérie, un ingénieur principal de l'institut de la météorologie félicitait les familles des victimes des inondations de Nabeul pour ce beau trépas. Abderrazek Rahal, en plein délire mystique semble-t-il, s'extasiait de la mort des victimes noyées ou frappées par la foudre : « Je félicite le père des deux jeunes filles décédées à Bouargoub et je lui dis qu'elle seront, inchallah, des houris du paradis ! J'aurais voulu être à le place du père ! Ce sont des martyrs. C'est Dieu, le tout puissant, qui en a voulu ainsi. J'ai vu les photos des victimes, ce sont de précieuses fleurs, pas dignes de vivre parmi nous mais dans l'au-delà. Au lieu de présenter mes condoléances à toutes les familles des victimes, je leur dis vous êtes bénis ! ».
Le « je les félicite » est répété à l'infini dans une sorte de stéréotypie délirante, une fixation émanant d'une pensée obscurantiste et moyenâgeuse.

Nous avons-là un ingénieur illuminé aimanté par cette culture de la mort chère aux extrémistes religieux. Nous avons là un fonctionnaire de l'Etat aux idées qui se rapprochent plus de celles des Daechiens que des valeurs républicaines ou de celles du scientifique qu'il est supposé être.
Une sortie très remarquée par les internautes tunisiens, choqués qu'ils étaient par ce responsable se réjouissant si allégrement de la mort tragique et atroce de ses concitoyens. Après le tollé sur les réseaux sociaux, le ministère de tutelle a été contraint de le suspendre en attendant les mesures disciplinaires qui seront prises à son encontre.
Pour le ministère du Transport, les déclarations de Abderrazek Rahal n'engagent en rien l'Institut de la météorologie. Sauf que l'ingénieur n'en est pas à ses premières frasques médiatiques et l'INM, qu'il représente, n'est pas en reste avec ses communiqués émaillés de termes n'ayant rien à voir avec un quelconque jargon scientifique.

Les dégâts faramineux, qui ont fait de Nabeul une zone sinistrée, auraient pu être évités, du moins minimisés, si l'INM avait su communiquer et prévenir à temps les citoyens. L'information faisant état de l'imminence d'un cyclone subtropical méditerranéen avait été confirmée, au début de la semaine dernière, par l'Institut italien de météorologie. Un phénomène, certes rare, mais qui devait être pris au sérieux par notre INM, suite à l'alerte des Italiens. Cependant, nos ingénieurs avaient démenti les données divulguées par leurs confrères. Les Tunisiens sont rassurés. Il y aura de fortes pluies, mais rien d'alarmant. On connait la suite de l'histoire après la catastrophe qui s'est abattue sur Nabeul.
La responsabilité de l'INM, en charge des alertes météorologiques, a été pointée du doigt en premier. Le personnel, occupé qu'il est à répandre des insanités dans les médias et les réseaux sociaux, a démontré son échec et celui d'une institution étatique à la traine. Un échec au niveau des actions autant préventives que d'intervention. En matière de gestion des risques géophysiques, l'INM a failli, d'où la crise de confiance. L'institution a été plus qu'inefficace et a démontré son incapacité à lancer une alerte qui pouvait sauver les vies et les biens.

Alors que les Tunisiens étaient encore sous le choc et demandaient des explications, Abderrazek Rahal, désormais suspendu, n'a pas trouvé mieux que d'attaquer tous ceux qui critiquent l'INM. L'ingénieur a fait montre d'un innommable dédain envers les citoyens.
« Si un ignorant m'insulte, c'est la preuve que je suis irréprochable ». L'ingénieur joue à l'érudit en citant un vers du poète Al Mutanabi, avant de s'exclamer : « Qui peut nous demander des comptes ? Celui qui évalue les choses doit maîtriser la question ! ». Pas d'explications scientifiques, aucune exposition de la méthodologie suivie par l'institut, du système d'observation pluviométrique ou de l'existence d'un système d'annonce de crues.

L'Institut national de la météorologie est devenu la risée des réseaux sociaux. Les administrateurs de la page, suivie par plus de 76 mille personnes, emploient un étrange vocabulaire en présentant les prévisions météo. Les « Al hamdulellah » les « inchallah » ou les « amen », le disputent à des flashs vantant les mérites des « pluies bienfaisantes », terme non-scientifique, utilisé le matin-même où Nabeul était au bord de la catastrophe. Les administrateurs n'hésitent pas, à l'instar de l'ingénieur Rahal, à insulter les citoyens.
Dans la même veine, ils répondent aux questions des internautes en s'appuyant sur des références religieuses déplacées et indignes d'un organisme étatique. Une institution qui semble pulluler d'individus plus obnubilés par le dogme religieux que par une communication efficiente à même de prévenir et alerter les citoyens. Des individus qui entremêlent des croyances et des superstitions, relevant strictement de convictions personnelles, à un travail censé se baser sur une connaissance méthodique, rationnelle et objective.

Depuis la catastrophe de Nabeul, l'INM, sous pression, tente de faire parvenir les prévisions pluviométriques plus fréquemment que d'habitude. Sauf que les manquements dont l'institut a été accusé, à juste titre, ont ébranlé la confiance des citoyens. Un vent de panique a soufflé sur la toile tunisienne, craignant un nouveau désastre naturel qui échapperait une nouvelle fois aux valeureux ingénieurs de l'INM.
Et quand de hauts cadres de l'institut présentent des phénomènes naturels dans une optique de fatalité divine ; quand ils se félicitent du décès de Tunisiens emportés par des vagues de boues, en les qualifiant de martyrs et leur promettant un accès garanti au paradis, il ne faudra pas s'étonner alors que de jeunes déboussolés soient happés par des nébuleuses religio-terroristes. Il s'agit avant tout d'une mentalité érigeant la culture de la mort et du fatalisme en apothéose. Une mentalité insidieuse qui est en train de se disséminer dans notre société et dont l'unique antidote n'est autre que le Savoir et l'éducation…


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