L'Agence de mise en valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC) a organisé samedi 09 mai, au palais d'El Abdelliya à la Marsa, une journée d'étude sur ''Les palais de Tunis'' avec la participation d'un grand nombre d'historiens et d'architectes. Cette journée se tient en marge de l'exposition organisée sur le thème ''Les palais de Tunis et ses environs'' qui se poursuit du 7 au 19 mai, à la Marsa. L'objectif est de sensibiliser notamment les architectes et les pouvoirs publics quant à l'importance de préserver ces lieux de mémoire, faisant partie d'un grand héritage architectural. Donner un sens au bâti Les interventions ont permis de donner un aperçu de l'histoire de l'architecture des demeures tunisiennes et de soulever l'importance de leur restauration, en se référant aux témoignages des travaux réalisés sur le patrimoine palatale tunisien. Dans son intervention ayant pour thème ''L'évolution historique de l'architecture et des éléments décoratifs des palais'', Mme Saloua Dargouth (architecte) a tenu à préciser que l'intérêt porté à l'architecture est toujours une occasion pour revenir aux grandes périodes, dans une quête d'un vécu social et d'un héritage culturel qui donnent du sens au bâti. En effet, a-t-elle ajouté, les caractéristiques architecturales à aspect décoratif des palais tunisiens érigés aux époques hafside, aghlabide et mouradite, s'inspirent de divers courants d'influence notamment dans l'architecture islamique. Faisant partie du décor dans les palais, les jardins ont été abordés lors d'une intervention intitulée ''Le devenir des jardins husseinites''. Prenant la parole, Mme Sondes Zaier (architecte) a fait observer que pendant le règne de la dynastie husseinite, de nombreux jardins ont été installés autour des palais, dans les environs de Tunis. Car, explique t-elle, les Beys voulaient créer, autour de leurs résidences, un paysage où la beauté de la nature prime. La journée a été marquée par plusieurs témoignages dont celui de M. Mohamed Néjib Bourguiba, promoteur du palais Kobbet Ennhas à la Manouba, qui a donné un bref aperçu de cet espace construit en 1756, et qui, a-t-il dit, est devenu un lieu adapté à la vie contemporaine grâce aux travaux de restauration et d'aménagement réalisés. Travaux de recherche et témoignages Vu l'importance de ces lieux de mémoire, l'orateur a mis l'accent sur les efforts à déployer par les promoteurs privés en vue d'investir dans ces bâtiments qui pourraient représenter des lieux de charme à vocation culturelle, touristique et commerciale à l'instar de Dar El Jeld, Dar Balhouane et Dar Ben Abdallah. Pour sa part, l'historien Lorand Revault a parlé du parcours et des travaux de son grand-père Jacques Revault (1902-1986) qui a publié des études sur la genèse des palais en Tunisie. Il a indiqué que ce projet de recherche sur les demeures tunisiennes a été formulé pour la première fois en 1956, évoquant l'aspect social, économique et politique de la ville de Tunis du 16 ème et 17 ème siècle. Ces travaux forment un répertoire scientifique qui devrait inciter les chercheurs à se livrer à une enquête aussi approfondie sur les grandes villes en Tunisie ainsi que dans les autres pays du Maghreb Arabe.