Plus d'une centaine de personnes souffrant de cardiomyopathie figurent sur la liste d'attente, tributaires de la prise de conscience et de la bonne volonté des familles des accidentés de la voie publique Malgré les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent, les médecins et leur staff continuent à faire des miracles tous les jours dans les hôpitaux publics. En effet, une opération de transplantation cardiaque vient d'être effectuée avec succès dans l'établissement hospitalier La Rabta sous la houlette du Professeur Raouf Denguir, chef du service de chirurgie cardiaque, avec la contribution effective de l'équipe chirurgicale composée des chirurgiens Jalel Ziadi, Faker Ghdira et Docteur Sobhi Mlaihi, du Professeur cardiologue Sami Mourali et des équipes d'anesthésie-réanimation et paramédicale. C'est la première fois qu'une greffe cardiaque est réalisée au sein de cet établissement hospitalier. Ce type d'opération qui s'est interrompu pendant plusieurs années — la dernière intervention a eu lieu en 1994 à l'Hôpital militaire — vient de reprendre du service. Cette fois-ci, la greffe cardiaque a été réalisée sur un patient âgé d'une quarantaine d'années souffrant d'une cardiomyopathie héréditaire dilatée. Avant l'opération, l'état de santé du quadragénaire s'était dégradé à cause de la dilatation du cœur et de l'altération de la fonction ventriculaire gauche, entrainant une défaillance de la fonction cardiaque. Le patient souffrait constamment de fatigue et d'essoufflement nécessitant plusieurs fois son admission dans les urgences. « Il était sur la liste d'attente depuis une année. « Dès qu'on a eu l'accord de la famille, le patient receveur a été convoqué pour l'intervention chirurgicale », a observé le Professeur Denguir. Une longue liste d'attente L'opération a débuté à minuit et demi et s'est achevée à cinq heures du matin. Le staff chirurgical a procédé à l'ablation du cœur défaillant et l'a remplacé par le cœur sain. Bien que les 24 premières heures aient été difficiles, le patient s'est réveillé et son état est stable. Le cœur fonctionne pour l'heure correctement, a ajouté le chirurgien cardiologue, formulant, par ailleurs, le souhait que l'évolution soit favorable et que le patient quitte l'hôpital dans les plus brefs délais. Plus d'une centaine d'autres personnes souffrant de cardiomyopathie figurent aujourd'hui sur la liste d'attente d'une greffe cardiaque, tributaires de la prise de conscience et de la bonne volonté des familles des accidentés de la voie publique. Cette résistance due au déni de la mort de leur proche et à la volonté de préserver son intégrité physique représente aujourd'hui une sérieuse entrave à l'activité de la greffe en Tunisie.