Entre produits alimentaires périmés et viandes blanches impropres à la consommation ainsi que des produits agricoles à risque, le consommateur est appelé à être plus vigilant durant le mois du jeûne Le mois de Ramadan approche tambour battant. Et si ces 30 jours de jeûne et de piété incitent les musulmans à plus de retenue et à suivre une conduite correcte, du côté de certains commerçants de produits alimentaires, tout est permis pour gagner plus. C'est le cas, ces derniers temps, dans la région du Cap Bon où les infractions et les saisies de produits périmés ont augmenté de manière exponentielle. Dans la localité de Dar Chaâbane el-Fehri, de grandes quantités de produits alimentaires périmés ont été saisies tout récemment, dans l'entrepôt d'un magasin, par les agents de la brigade régionale de la police municipale de Nabeul. «Sans foi ni loi» «Les saisies se sont multipliées ces derniers mois, surtout qu'après la révolution, il n'y a plus de scrupules chez les commerçants des produits alimentaires. La concurrence et la multiplication des points de vente des produits alimentaires poussent la plupart des supérettes à tricher pour faire écouler leurs stocks», souligne Mohamed el-Kamel, propriétaire d'une supérette. Des propos confirmés par Mohamed, un agent des services d'hygiène, qui pense que le secteur de la distribution des produits alimentaires est géré par «la loi de la jungle» avec des commerçants «sans foi ni loi». Et, selon lui, «il faut s'attendre à une prolifération de ce phénomène durant le mois du Ramadan. Les commerçants ne reculent devant rien. Les principes de notre religion et la symbolique sacrée de ce mois de piété n'ont plus d'effet chez ces énergumènes. Le profit passe avant tout». Dans un autre registre, toujours dans le gouvernorat de Nabeul et plus précisément à Soliman, les agents de la garde nationale, en coordination avec les services de la santé et de l'agriculture, ont saisi, récemment, «250 Kg de poulets égorgés d'une manière sauvage, dans un abattoir à Soliman», précise Mohamed. Saisie de 2.550 kg de volailles mortes Toujours avec les viandes blanches, le même jour, dans un entrepôt à Béni Khiar, 2.550 kg de volailles mortes (entre viandes de dindes et de poulets) destinées à la vente ont été saisis par les agents de l'inspection sanitaire de la direction de la santé préventive à Nabeul en collaboration avec la brigade judiciaire de la garde nationale. «Il s'agit d'un entrepôt anarchique dans lequel on dépiaute les dindes et les poulets abattus dans des abattoirs non conventionnels», révèle Faouzi Ben Brahim, un correspondant free-lance. Au niveau des produits agricoles, les agents de la police municipale de Soliman-Riad ont arrêté, ces derniers jours, «un camion poids lourd, transportant près de 204 Kg de fraises impropres à la consommation», souligne Mohamed.