La stratégie comprendra quatre axes : la prévention, la protection des personnes et des institutions, la poursuite des terroristes et la préparation des moyens de riposte La prévention est le maître-mot de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et l'axe dont dépendent les autres piliers de cette stratégie, a déclaré, hier, le ministre de Affaires étrangères, Taïeb Baccouche. « Parce que la lutte contre le terrorisme est un combat qui incombe à tous, la prévention de ce fléau passe nécessairement par l'implication de la société civile, mais aussi des principaux acteurs dans les domaines de l'éducation, des affaires religieuses et d'Internet », a-t-il expliqué. Taïeb Baccouche s'exprimait à l'occasion d'un atelier national sur «La lutte contre l'extrémisme violent, l'incitation à commettre des actes de terrorisme et pour une application efficace des résolutions 1624 (2005) et 2178 (2014) du conseil de sécurité», organisé les 3 et 4 novembre à Tunis. Cet atelier intervient, selon le ministre, au moment opportun pour permettre une évaluation concrète de la stratégie nationale antiterroriste dont l'élaboration vient d'être achevée par la Commission nationale de lutte contre le terrorisme. Il s'agit d'une stratégie à quatre axes, à savoir, respectivement, la prévention, la protection des personnes et des institutions, la poursuite des terroristes et des extrémistes et enfin la préparation des moyens de riposte, a-t-il précisé. Et d'ajouter : « Le document préparé avec la participation d'experts issus de différents ministères sera examiné lors d'un prochain conseil ministériel avant d'être soumis au conseil national de sécurité ». Par ailleurs, Taïeb Baccouche a expliqué que plusieurs facteurs contribuent, aujourd'hui, à l'augmentation du nombre des jeunes, adeptes de l'extrémiste, tels la pauvreté, la marginalisation ainsi que d'autres facteurs psychologiques. « Considérer la Tunisie comme étant le premier exportateur de jihadistes vers les foyers de tension est une accusation à tort portée à notre pays qui n'a réellement connu le terrorisme que récemment », a-t-il fait remarquer. Quoi qu'il en soit, a assuré le ministre, tous les jeunes Tunisiens dont l'implication aux combats dans les zones de tensions, comme la Syrie, est avérée, seront passibles de poursuites judiciaires, et ce, indépendamment des motivations voire des raisons qui les ont poussés au jihad. De son côté, le conseiller à la direction exécutive du contre-terrorisme (Dect), Jean-Philippe Morange, a indiqué qu'en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, une approche globale impliquant un large panel d'acteurs sociaux est requise, pour espérer réduire efficacement le poids de la menace terroriste qui pèse sur la communauté internationale. S'agissant de la stratégie tunisienne de lutte contre le terrorisme à laquelle la Dect a activement contribué, Jean-Philippe Morange l'a définie comme étant la somme des objectifs essentiels que la Tunisie souhaite se fixer pour lutter contre le terrorisme dans le cadre des principes onusiens et les obligations internationales, notamment le droit international, les droits de l'Homme et la bonne gouvernance. Cette stratégie qui s'inspire de l'approche et de la méthodologie onusiennes de lutte contre le terrorisme ne doit pas être figée dans le temps, mais plutôt revisitée et adaptée au fur et à mesure de l'évolution du terrorisme, a-t-il dit. Jean-Philippe Morange a, pour ce faire, préconisé la création d'un observatoire tunisien de l'extrémisme violent permettant d'évaluer ces phénomènes, les risques et d'identifier les solutions possibles. A noter que l'atelier est organisé conjointement par la Commission nationale de lutte contre le terrorisme, la direction exécutive du contre-terrorisme et le Centre international de lutte contre le terrorisme.