Le bureau exécutif élargi de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a décidé, au terme d'une réunion, hier, l'organisation, à partir du 19 novembre, d'une série de grèves générales régionales et interrégionales dans le secteur privé. La première grève sera observée dans la région de Sfax. Le secrétaire général de l'Ugtt par intérim, Nourredine Taboubi, a souligné, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'organisation syndicale en présence des membres du groupement du secteur privé, qu'une grève générale dans le secteur privé sera organisée sur tout le territoire de la République, selon le calendrier suivant : - Le 25 novembre 2015 dans le district du Grand Tunis (les gouvernorats de Tunis, Ariana, La Manouba et Ben Arous). - Le 26 novembre 2015 dans les gouvernorats de Zaghouan, Nabeul, Sousse, Monastir et Mahdia. - Le 27 novembre 2015 dans les gouvernorats de Bizerte, Béja, Jendouba et Le Kef. - Le 30 novembre 2015 dans les gouvernorats de Siliana, Kairouan, Sidi Bouzid et Kasserine. - Le 1er décembre 2015 dans les gouvernorats de Medenine, Gabès, Tozeur, Gafsa et Kébili. De son côté, le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, Samir Cheffi, a déclaré à l'agence TAP que la réunion du bureau exécutif élargi tenue, hier, vient appuyer les décisions prises, dimanche dernier, par la commission administrative nationale de l'Ugtt qui invitent l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) à traiter avec sérieux le dossier des négociations sociales dans le secteur privé. La proposition de l'Utica, une «mascarade» En l'absence d'un traitement sérieux et de propositions répondant au seuil minimum des revendications des travailleurs du secteur privé, l'Ugtt a été contrainte à exercer son droit légal et constitutionnel de recours à la grève, a-t-il dit. Il a fait savoir que les dispositions nécessaires seront prises au cours des journées de grève pour ne pas nuire aux intérêts des citoyens et leur fournir les services de première nécessité. Cheffi a mis l'accent sur l'impératif de parvenir à un accord répondant aux revendications des travailleurs du secteur privé qui souffrent de la détérioration de leur pouvoir d'achat. Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, Belgacem Ayari, a qualifié de «mascarade» la proposition de l'organisation patronale d'augmenter de 2,4% les salaires des travailleurs du secteur privé, soit l'équivalent de 17 dinars environ. Néanmoins, nous resterons fermement attachés aux négociations et au dialogue afin de trouver une issue à ce dossier, a-t-il assuré, appelant l'Utica à être compréhensive face aux conditions des travailleurs et à renouer avec les négociations afin d'éviter les tensions sociales. Dans un communiqué publié hier, le bureau exécutif de l'Ugtt avait dénoncé l'attitude «hautaine» de l'Utica face aux revendications des travailleurs du secteur privé, rappelant que la grève est un droit constitutionnel reconnu par les conventions internationales. L'Ugtt a également appelé le gouvernement, en sa qualité de partenaire du contrat social, à assumer sa pleine et entière responsabilité en vue de mettre fin à la détérioration du climat social, l'exhortant à publier le décret portant majoration du Smig.