«Ce match tant attendu par les férus du football et les supporters de l'Equipe Nationale, toutes catégories confondues, a fait le bonheur des Tunisiens. Il y a eu une bonne entame de match. Sans round d'observation, nos joueurs sont entrés dans le vif du sujet en opérant un pressing haut. Notre adversaire a privilégié, lui, le jeu en bloc bas tout en essayant de surprendre notre défense par des balles arrêtées ou par le biais d'actions individuelles et ça a failli réussir à deux reprises sans l'intervention d'un Moez Ben Cherifia dans un grand jour. Mondher Kebaïer a beaucoup insisté sur le jeu collectif. Il a misé sur la synergie du groupe plutôt que sur les performances individuelles. Notre équipe nationale a alterné le jeu court et le jeu long, et ça a porté ses fruits par un but sur une action collective de toute beauté de Seïffeddine Khaoui. Ce but a obligé le sélectionneur du Soudan, Hubert Velud, de se réorganiser en changeant son approche tactique. Il a opté pour le pressing haut. Malheureusement pour lui, ça a fait l'effet contraire, ce qui a permis à Wahbi Khazri de profiter des lacunes et des espaces laissés par la défense soudanaise pour opérer une action individuelle qui s'est conclue par un centre magnifique au deuxième poteau, permettant à Ali Maâloul de marquer un but de la tête. Pour moi, Ali Maâloul fait partie des meilleurs arrières gauches à l'échelle mondiale et pas seulement continentale. Mondher Kebaïer a démontré tout son savoir-faire en tant que sélectionneur. Un profil qui diffère d'ailleurs de celui d'un entraîneur de club. Kebaïer est en osmose avec Adel Sellimi et tout le staff, privilégiant le jeu collectif, le relationnel et le dialogue individuel. Un dialogue individuel qui a porté ses fruits avec Wahbi Khazri, un joueur au caractère bien trempé. Je pense que Kebaïer a réussi à le canaliser pour l'intérêt du groupe, ce qui s'est traduit sur le terrain par deux passes décisives. Elyès Skhiri, lui, est un joueur introverti qui ne parle pas beaucoup, mais qui agit. C'est un joueur-clef dans le dispositif du jeu de la sélection nationale. Ce qui est à retenir de la deuxième mi-temps, c'est surtout la gestion de l'avantage au score par nos joueurs (3-0). Nous avons axé notre jeu sur la gestion de cet ascendant plutôt que sur les prises de risques à tous les niveaux. Gérer en pensant au prochain match qui est, de surcroît, d'un autre calibre contre un adversaire de grande envergure, tel que le Nigeria. Une rencontre qui se disputera en Autriche sur une superbe pelouse. On va pouvoir voir un autre visage de notre équipe nationale, encore meilleur espérons-le, et on jugera mieux la prestation du génie Youssef Msakni, de Naïm Sliti et on continuera à apprécier le travailleur de l'ombre qui est le super Elyès Skhiri. Dans le prochain match, on pourra mieux juger le duo de l'axe central Broon-Meriah devant des attaquants de gros calibre. Une belle découverte fut Anis Ben Slimane. Idem pour Hamza Rafia. L'ambiance du groupe est magnifique. Cela s'est concrétisé sur le terrain par la remise du capitanat avec le sourire à Youssef Msakni par Wahbi Khazri. Les prochaines échéances vont nous permettre d'être meilleurs. Le potentiel est là et le groupe est perfectible… ».