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300.000 livres et des trésors de guerre
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 11 - 2020

Rien n'a changé ici depuis ces lointaines années 80. Ni la géographie de la « Bouquinerie Populaire » ni l'allure fringante de son propriétaire.
Une ruelle longue de plusieurs mètres, puis une boutique chargée de livres jusqu'au plafond et enfin une arrière-boutique, qui embaume l'odeur enivrante des manuscrits anciens et de collections prestigieuses devenues rarissimes, presque des pièces d'antiquité. Voilà comment se présente au chaland la Bouquinerie Populaire, sise au 18, rue d'Angleterre.
300.000 livres sont déposés ici. Ils couvrent toutes les disciplines : art, architecture, patrimoine, religion, roman, poésie, histoire, géographie, mathématiques, physique, chimie, économie, sociologie, droit, politique...Des mémoires de fin d'études et des recherches académiques font partie du trésor de guerre de Faouzi Hedhili, le propriétaire des lieux. Des ouvrages rédigés dans six langues : l'arabe, le français, l'anglais, l'allemand, l'italien et l'espagnol. Le français avec l'arabe dominent cette caverne d'Ali Baba au décor un brin kitsh, que fréquentaient tant d'intellectuels et d'hommes politiques tunisiens et étrangers : Bahi Ladgham, Sadok Mkaddam, Farhat Dachraoui, Frédéric Mitterrand...
Pour encourager le retour de ses clients aux petites bourses, les jeunes lycéens et étudiants notamment, Faouzi Hedhili installe dès les années 80 un système qui ressemble au régime de prêt. On pouvait échanger son livre de poche contre 100 à 150 millimes.
« Cette alternative existe toujours. Il y a eu juste une hausse du tarif de 100 millimes, il est passé à un dinar », réplique le bouquiniste, au port toujours fier et à l'élégance légendaire. Depuis ces lointaines années 80, où lycéenne je hantais les lieux, rien n'a changé ici. Ni la géographie du site, ni l'allure sportive et décontractée de son propriétaire.
« J'ai adopté une technique de bouquinistes juifs »
Faouzi Hedhili a rejoint son père, Bouraoui, au 18 Rue d'Angleterre alors qu'il n'avait que 19 ans. Il a tout appris de lui. Les ficelles du métier, il les connaît sur les bouts des doigts : comment élargir son réseau pour être informé des ventes, comment détecter dès le premier coup d'œil la valeur d'un livre, la qualité de sa reliure et même la date de son édition.
« Lorsqu'on m'appelle pour acquérir une bibliothèque, je ne fais pas le tri sur place, j'achète tout l'ensemble des propriétaires, qui cherchent en général à quitter la médina de Tunis. C'est là une technique intelligente des bouquinistes juifs pour faire les meilleures affaires», explique Faouzi Hedhili.
Il sort d'une cachette secrète un de ses butins de guerre, un livre qu'il caresse du regard : « Bordé de la feuille d'or publié à la fin des années 1800, on n'en fait plus des bijoux comme ça ! ».
Partout, les titres attirent le regard. On tombe sur deux ouvrages consignant les discours de Bourguiba, l'un en français, l'autre en arabe. Des livres que plus personne ne veut publier aujourd'hui. Leur prix ? 5 dinars, la pièce. Très intéressant, vu leur rareté. On achète, le cœur léger. La sensation de culpabilité d'avoir lâché ce lieu de culture est alors à moitié amortie. Le reporter prend alors une bonne résolution : hanter de nouveau le 18, Rue d'Angleterre jusqu'à ce que la mort nous sépare…


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