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Financement des PME | Où réside le blocage ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 12 - 2020

La problématique de l'accès au financement des PME en Tunisie peut être résumée en quatre points : le défaut de garantie, la faible structuration des dossiers de demande de financement, la faiblesse des fonds propres et les conditions de financement (taux d'intérêt, apport) prohibitives.
Améliorer l'accès au financement des petites et moyennes entreprises est crucial pour encourager l'esprit d'entreprise, la concurrence, l'innovation, la création de l'emploi et la croissance. Tout au long de son cycle de vie, création, exploitation, développement, restructuration, reprise et transmission, la PME a besoin d'un financement adéquat qui réponde au mieux à ses exigences. Malheureusement, l'accès à un niveau de capital suffisant pour croître et développer davantage leurs activités est une difficulté à laquelle font face beaucoup de PME tunisiennes.
Selon une enquête, réalisée par Sigma, en 2015, sur «l'accès de la PME au financement en Tunisie», 71,8% des dirigeants de PME se disent «insatisfaits» du financement de leurs entreprises, contre 22,9% qui ont exprimé leur satisfaction des mécanismes de financement en place. Cette étude avait pour objectif de faire ressortir la problématique et la complexité de l'accès au financement des PME tunisiennes. Elle avait pour objectif, également, de proposer les amendements nécessaires à la législation en vigueur et les instruments financiers les mieux adaptés aux besoins des PME. Selon cette enquête, les PME tunisiennes considèrent que l'insécurité, la corruption et le cadre macro-économique et réglementaire sont les trois contraintes sévères au développement de l'entreprise. Pour le coût de crédit, 90.6% des PME le considèrent «cher» et seulement 4.3% le considèrent comme «pas cher». Par ailleurs, et en ce qui concerne l'évolution du niveau de souplesse des banques (entre 2012 et 2015), 83.4% estiment que les banques ont été «moins souples».
Avis d'experts
Les professionnels du monde de la finance voient que les problèmes du financement des petites et moyennes entreprises ont diverses origines. Ils ne ratent aucune occasion pour les énumérer et suggérer les solutions possibles pour sauver une part importante de l'économie nationale.
«On a toujours présenté l'accès aux financements bancaires comme étant le problème majeur des PME, mais le vrai problème de celles-ci, c'est d'abord la difficulté d'accès au capital», estime l'ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed, lors de sa participation à une conférence sur le thème «Six décennies de développement en Tunisie : résultats et perspectives», organisée à Tunis, par le Céres, en avril 2019. Il continue : «Ce qu'il fallait faire et ce qu'on a commencé à faire, en 2011, c'est le développement d'un vrai marché de capital investissement à travers la création de fonds d'investissement pour aider ces entreprises à lever des fonds propres. C'est la raison pour laquelle nous avons initié, en 2011, la refonte du cadre réglementaire du capital investissement. Laquelle refonte a eu un effet très positif, surtout avec la création de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui devait jouer le rôle d'un investisseur de premier plan dans les fonds d'investissement. Pas mal de fonds ont été créés depuis 2011 (environ une quarantaine de fonds), dont des fonds régionaux mais très peu de fonds spécialisés ». Pour lui, 90% des fonds d'investissement existants aujourd'hui en Tunisie sont des fonds de capital développement, c'est-à-dire des fonds qui s'intéressent à des entreprises déjà existantes, où le niveau de risques est moins important. «La Tunisie a encore besoin d'une vraie spécialisation des fonds d'investissement, à travers la création de fonds d'amorçage (3 ou 4 existent déjà), de fonds d'investissement spécialisés dans certains secteurs économiques comme l'agriculture, l'énergie, la technologie..., de fonds de capital innovation, de fonds de capital transmission, de fonds de capital restructuration... Malheureusement, nous sommes encore loin de cette spécialisation», regrette-t-il. Il affirme que 20% seulement des crédits bancaires sont destinés aux PME, malgré les performances probantes des banques. Les banques sont devenues des rentiers, à cause du recours du trésor tunisien au marché financier pour financer le déficit budgétaire, par l'émission de bons de trésor à des marges très intéressantes pour les banques. «La liquidité bancaire est complètement asséchée, ce qui entrave le rôle de financement de l'économie. On aurait espéré qu'il s'agit d'une situation temporaire, mais cela ne semble pas le cas, en l'absence de coordination entre la politique budgétaire et la politique monétaire. Cette absence de coordination fait que les entreprises tunisiennes sont aujourd'hui assujetties à deux pressions : une pression fiscale des plus élevées et une pression monétaire à travers l'augmentation des taux directeurs. Cela explique le nombre grandissant d'entreprises qui ferment leurs portes».
Quant à Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis, il a souligné, lors d'un workshop consacré, en février dernier, au «Programme Investia Entreprise et la structuration du Marché Financier», que l'accès des PME au financement est handicapé par certains facteurs. Il s'agit d'après le directeur général de la Bourse de «l'accroissement du niveau des risques des PME, notamment après la Révolution, l'assèchement de la liquidité bancaire, d'où les difficultés d'octroi des crédits supposés risqués pour les PME, le renchérissement des taux d'intérêt accompagnés par trois augmentations du taux directeur en deux ans (2018 et 2019), ce qui pourrait mettre en difficulté la rentabilité des entreprises et leur business et le manque de fonds propres pour certaines PME, ce qui limite leur chance de développement».
Autre argument présenté par Sahnoun et qui explique les conditions ardues dont souffrent les PME tunisiennes, «la réglementation qui remonte à 1914 d'où la nécessité de réviser les textes de loi en vigueur, la volonté politique qui exclut le rôle du marché financier et de la Bourse dans le financement de l'économie tunisienne, les avantages accordés aux entreprises qui accèdent au marché financier, via la Bourse, n'accordent aucune faveur aux PME. Aussi, le baromètre de la perception de la Bourse et du marché financier qui doit être revu et qui doit présenter la Bourse en tant qu'acteur de financement de la croissance dans le pays».
Pour Ahmed El Karam, président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers, «le système bancaire tunisien a constitué, durant des années, l'épine dorsale de l'économie nationale qui s'est développée comme une économie fondée sur le crédit. Aujourd'hui, l'environnement a évolué et cette dépendance entre banques et entreprises risque de fragiliser ces dernières». Il a proposé, lors d'une rencontre de réflexion sur «le financement de l'entreprise et de l'investissement» organisée en mars 2017, qu'il est important de susciter de nouvelles activités bancaires, notamment pour financer les start-up et les PME qui ont besoin d'encadrement et ne doivent pas être livrées à elles-mêmes. Il recommande, ainsi, de créer des agences, des bureaux d'encadrement et de conseil pour ces PME et de développer des mécanismes de financement adaptés à ces dernières.


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