«Dar El Jenna» est une bourgade habitée par 30 familles et située au cœur de Djebel Oueslat, à 45 km de Kairouan, à 15 km de Aïn Jloula et à 32 km de Oueslatia. Les villageois souffrent du chômage, de la soif, de la pauvreté et de l'absence de pistes praticables. D'où l'impossibilité de se déplacer après la moindre pluie. Et même en temps clément, il faut faire 5 km à pied pour accéder au point le plus proche de transport rural. D'où le nombre de morts enregistré et qui est dû à l'impossibilité de se déplacer vers les centres hospitaliers. C'est ainsi que, la semaine dernière, une mère d'un garçon âgé d'un an et 2 mois, ayant accouché de son 2e bébé, à domicile, est décédée 12 heures après la délivrance des suites d'une hémorragie interne étant donné qu'il a fallu beaucoup de temps à ses proches pour trouver un véhicule privé qui a accepté de l'emmener à l'hôpital de Kairouan, situé à 45 km. Hélas, c'était trop tard et la femme, âgée de 24 ans, est morte juste à son arrivée. Rappelons que le centre de soins de base de Aïn Jloula, situé à 15 km de «Dar El Jenna», manque d'équipements, de matériels, d'ambulance, de cadres paramédicaux et de gynécologues. En outre, le mari de la défunte était absent lors de l'accouchement puisqu'il travaillait dans un chantier de construction à Bembla (gouvernorat de Monastir). Enfin, les voisins de la défunte nous ont indiqué que c'était la troisième femme à décéder en couches à domicile à «Dar El Jenna».