Nous avons écrit, avant les J.O. de Tokyo, que nos athlètes ont déjà accompli quelque chose en marquant leur présence à Tokyo. On a dit que compte tenu de la préparation bâclée et le peu de moyens alloués, sans oublier bien sûr l'épisode pénible du covid, on ne peut pas être sévère avec eux. Et nous persistons à respecter nos athlètes, surtout ceux qui ont déjà remporté des médailles olympiques. Mais cela ne veut pas dire aussi tout accepter et tout justifier. Ce n'est pas un problème de perdre ou de rater un podium, le niveau était très relevé dans certains cas, mais quand même, quand on voit de grands noms perdre dès le premier tour sans fournir l'effort minimum, sans jouer pleinement leurs chances, on a le droit de se révolter. Des défaites au premier tour sur des scores larges, des champions incapables de jouer sur leur valeur, une série de contreperformances pour des sports qui ont eu tout de même des moyens meilleurs que d'autres, c'était triste. Certainement que l'on ne va pas offenser notre élite qui œuvre sans encadrement et sans moyens conséquents, mais le fait est là : ces J.O. ont été très décevants pour l'escrime (des défaites en cascade), le judo (hors sujet), la lutte (certains lutteurs n'ont même pas tenu tête à leurs adversaires), pour le tennis (Ons Jabeur n'a pas été celle que l'on connaît), et à degré moindre pour le autres sports. On aurait aimé voir Nihel Cheïkhrouhou, Nihel Landolsi, Inès Boubakri, Farès Ferjani, Marwa Amri, Sarra Besbès faire mieux et défendre plus leurs chances. Le mal est fait. Les athlètes payent cher les erreurs de préparation, la mauvaise gestion technique (il est temps de mettre de l'ordre dans les structures techniques de certaines fédérations !) et aussi ce mental fragile et cette énorme pression sur le dos de nos athlètes. Le séjour à Tokyo n'était pas facile dans la tête, il y avait beaucoup de nuisance autour des athlètes. Ayoub Hafnaoui et Khélil Jendoubi ont réussi parce qu'on les a «oubliés». Quand on les a «étouffés», de la part des gens présents à Tokyo, l'un a raté de peu une médaille d'or, l'autre n'a pas réussi à se qualifier en finale des 800 m. Le Cnot, le ministère des Sports et les fédérations assument une grande part de responsabilité dans ces défaites en série, et dans cet effondrement de plusieurs champions !