Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), Neji Bghouri, a indiqué, hier, que le Syndicat envisage de publier une liste des « ennemis de la liberté de la presse », le 3 mai prochain, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. Il a dénoncé la volonté des autorités de restreindre la liberté de la presse sous prétexte de lutte contre le terrorisme, en allusion à la comparution de certains journalistes devant un juge d'instruction en vertu de la loi antiterroriste. Néji Bghouri s'exprimait, hier, lors d'un atelier de travail organisé par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) sur la présentation d'un projet de document d'orientation sur la couverture médiatique en période de crise. Le président du Snjt a, également, dénoncé les exactions et abus dont font l'objet les journalistes, clamant que la lutte contre le terrorisme passe, forcément, par l'attachement à la liberté de la presse. Il a, dans ce sens, relevé que les journalistes qui ont toujours été engagés dans la lutte contre le terrorisme se trouvent, malheureusement, confrontés à un autre combat, celui de la liberté de la presse. Selon lui, la meilleure arme de lutte contre l'ingérence du pouvoir dans le secteur médiatique reste la rigueur dans le traitement de l'information, le respect de la déontologie professionnelle et la fiabilité des sources. Néji Bghouri a insisté sur la nécessité d'une réforme des appareils sécuritaires pour un meilleur respect des droits humains et de la liberté de la presse, appelant les médias à respecter, de leur côté, une charte éditoriale et rédactionnelle.
