L'Espérance a remporté son sixième trophée de la supercoupe de Tunisie devant le CSS (1-0). Mais c'est surtout la manière qui a épaté les supporters «sang et or» dans ce match. Pour le match de supercoupe ayant opposé l'Espérance au CSS samedi dernier, on savait tous pertinemment que l'équipe de Bab Souika allait faire un sursaut d'orgueil après sa déconvenue essuyée contre l'US Monastirienne une semaine auparavant. Il est rarissime de voir l'Espérance concéder deux défaites de suite. Et c'est le CSS qui a payé la note de la réaction très attendue de l'Espérance qui vient ainsi de remporter son sixième titre de la supercoupe de Tunisie après ceux de 1960, 1993, 2001, 2018 et 2019. Les «Sang et Or» comptent ainsi autant de titres en supercoupe que leurs deux poursuivants réunis : le CA et l'ESS (3 titres pour chacun). Du coup, le CSS n'a pu marcher dans les pas de l'US Monastirienne pour remporter la première supercoupe de son histoire. Il n'a pu, non plus, prendre sa revanche sur la même Espérance devant laquelle il s'était incliné aux tirs au but en 2019. L'Espérance sauve les meubles Avant le match, on craignait l'installation d'une vraie crise à l'Espérance en cas d'une nouvelle désillusion et la perte du deuxième titre en l'espace d'une semaine sous la houlette du nouveau coach, Radhi Jaïdi. Heureusement pour la large famille espérantiste que ce «drame» n'a pas eu lieu. D'ailleurs, dès les premiers abords de ce nouveau classique entre deux grands du football tunisien, au sentait que l'Espérance était beaucoup plus déterminée que son vis-a-vis à s'imposer et à avoir le dernier mot. Ce qui fut fait grâce au but du nouveau venu le Nigérian Iwuala Anayo (55e). Et ce, malgré l'habituel gâchis d'autres occasions propices offertes notamment à Mohamed Ali Ben Romdhane (18e) et Nassim Ben Khlifa (73e) cette fois-ci. Une Espérance métamorphosée On a eu l'impression que l'Espérance a mangé du lion après sa défaite devant les Monastiriens tellement son rendement et sa manière de jouer s'étaient nettement améliorés. Sa naïveté défensive et son faible jeu de couverture remarqués face aux Monastiriens ont été manifestement corrigés. C'est que, sur le plan tactique, Radhi Jaïdi a littéralement changé de cap. Après son 4-3-3 (flexible) de la semaine dernière, Jaïdi a opté pour un 3-5-2 qui a donné un bien meilleur résultat. Et rien que pour ce changement de style d'un match à l'autre, on peut déjà attribuer une bonne note à Jaïdi. C'est toujours bien de se remettre en question et d'être à l'écoute des critiques positives. L'entêtement a toujours conduit à la perte de plus d'un entraîneur. Le 3-5-2 qui, rappelons-le, a fait le bonheur de l'Allemagne, lors de la Coupe du monde de 1990, sera probablement le nouveau style de l'Espérance cette saison. Il faut quand même faire gaffe car ce système nécessite d'énormes potentialités physiques et une grande vigilance en défense : face au CSS, les cinq joueurs de la ligne médiane : Chaâlali, Ben Romdhane, Ben Hmida, Montasser Triki (première apparition) et Rached Arfaoui ont tous tiré leur épingle du jeu grâce à un abattage et une explosivité dignes des grands clubs. En attaque, Jaïdi a bien rectifié le tir concernant le Nigérian Iwuala. Ce dernier a été placé sur le côté gauche de l'attaque contrairement au poste d'avant de pointe qu'il a très mal occupé face à l'USM. Bien évidemment, l'Espérance pourrait beaucoup mieux faire avec la récupération de Houni, Badri, Konaté, Coulibaly, Yaâcoubi et Chetti en particulier. Pour le moment, le cap sera mis sur le premier tour de la compétition africaine avec la double confrontation face aux Libyens d'Al Ittihad de Tripoli les 15 et 22 octobre prochain. Là aussi, on sera loin d'une étape facile à franchir sans sortir le grand jeu !