Régulièrement sermonné par José Mourinho à l'entraînement, Karim Benzema pourrait voir son temps de jeu au Real Madrid être considérablement réduit par l'arrivée d'un nouvel attaquant Il y avait le temps de la découverte, des promesses. L'arrivée de José Mourinho comme deuxième départ pour oublier une saison catastrophique sur tous les points (9 petits buts marqués, un statut de remplaçant, non-sélection pour la Coupe du monde, affaire Zahia…). «En fait, c'est comme si je venais d'arriver à Madrid, expliquait Karim Benzema il y a deux semaines à Clairefontaine, à l'occasion du rassemblement de l'équipe de France avant le match amical face à la Norvège. J'ai dit que ce serait mon année parce que je me sens bien. Je parle la langue, ma famille est là-bas avec moi. De plus, je suis avec un très grand entraîneur (José Mourinho), qui aime la gagne, le travail». Après un peu plus d'un mois de vie commune, l'avenir de l'ex-Lyonnais au Real semble pourtant déjà s'inscrire en pointillés. S'il a tenu sa conférence de presse de rentrée en espagnol à Madrid, Benzema ne semble pas avoir le même goût de l'effort à l'entraînement. Sa nonchalance répétée ne plait pas du tout à José Mourinho. A plusieurs reprises, «The Special One» s'est permis de recadrer l'attaquant français devant l'ensemble de ses coéquipiers. Dernier exemple en date, jeudi. «A l'avenir, tu t'entraîneras à midi si tu veux. Parce qu'à dix heures, tu dors, et à onze heures, tu continues de dormir», lui a ainsi lancé l'entraîneur portugais devant son manque d'implication, révèle Marca. Une pique en écho à d'autres, comme celle-ci après une séance où l'ancien Lyonnais s'était montré par trop individualiste. «Qu'est-ce que tu crois ? Que tu joues toujours en France ?». Ces reproches publics réguliers interviennent dans un contexte qui a également changé. Si Mourinho lui reconnaît un potentiel certain, Benzema n'a plus tout à fait la même cote. Benzema doit-il partir ? «Mou» n'a pas caché qu'il souhaitait recruter un attaquant supplémentaire alors qu'il ne dispose que de Gonzalo Higuain et Karim Benzema comme avants-centres de métier. Plusieurs noms, des plus extravagants (Gomis, Cissé, Gomez) aux plus sérieux (Dzeko, Drogba, Llorente, Lukaku) ont été évoqués par la presse espagnole. Le Real aurait même proposé 35 millions d'euros à Barcelone pour s'attacher les services de Zlatan Ibrahimovic. Autre obstacle qui barre la route de Benzema, l'arrivée de Mesut Ozil amène un passage en 4-5-1 dans lequel l'attaquant français ne serait, au mieux, que la doublure d'Higuain dans l'axe, voire de Cristiano Ronaldo sur le côté gauche. Pas le meilleur moyen de passer un cap alors qu'à 22 ans, soutenu par Laurent Blanc, l'horizon pour être l'attaquant numéro 1 des Bleus est tout tracé. Rester sur le banc du Real ne suffira pas. Un échange, peu sérieux, avec Emmanuel Adebayor (Manchester City) a un temps été évoqué. Après avoir déjà raté la Coupe du monde, peut-il encore accepter de n'être qu'un joueur de complément ? A lui de gagner sa place.
