La coupe de la CAF n'y est pour rien dans les contre-performances en championnat. Pour la «Stayda», les matches en championnat se suivent et se ressemblent. Avec le semi-échec de dimanche face au CAB à Gabès, survenu après deux défaites consécutives devant l'ASK et le CA, le SG est réellement en panne de résultat. Douzième avec 24 points, devant EGSG (22 points), le ST avec 20 points et la lanterne rouge, l'ASK, avec 19 points, il est loin d'être à l'abri et sa survie en Ligue 1 est plus que jamais en jeu. Des voix ont commencé à s'élever pour pointer du doigt la participation en coupe de la CAF avec un effectif et des moyens limités et insinuer que les Gabésiens n'ont pas l'étoffe, les qualités et le souffle nécessaires pour jouer sur deux fronts et atteindre deux objectifs en même temps, à savoir un bon parcours en championnat et des résultats probants pour une «première» en coupe de la Confédération africaine. Tout mettre sur le dos de cette participation brillante jusqu'ici en coupe de la CAF pour expliquer les déboires en championnat est un faux problème. Car les résultats réalisés avec 6 matches sans défaite et l'élimination de deux équipes très fortes dans leurs championnats respectifs, AS Kaloum (Mali) et Zanaco FC (Zambie), montrent bien que les «Vert et Blanc» ont atteint un niveau et un palier supérieurs. Ils ont gagné par cette participation en expérience, en confiance, en maturité et en assurance, ce qui ne peut que les inciter à aller encore vers l'avant et ne pas jeter l'éponge alors qu'ils ne sont qu'à un tour préliminaire, les huitièmes de finale bis, contre le TP Mazembe, pour atteindre la phase des poules. Blocage psychologique Malheureusement, les résultats en championnat de Tunisie ne marchent pas aussi bien et avec le nul face aux Cabistes, les choses se sont compliquées. Mais l'accumulation des matches en un temps relativement court, la fatigue et le manque de fraîcheur physique ne sont qu'un facteur parmi d'autres. On ne peut pas invoquer non plus la qualité des joueurs à la disposition du coach Lassaâd Dridi, car ce sont ces mêmes joueurs qui ont aligné six rencontres sans défaite en coupe de la CAF face à des adversaires de bon niveau et qui ne sont pas nouveaux dans cette compétition. C'est donc une question de choix de stratégie de jeu qui doit changer d'un match à l'autre, selon la manière de jouer et les points forts et faibles de chaque adversaire. C'est aussi une question de préparation psychologique qui doit être poussée au maximum tellement la pression des matches est plus lourde et l'enjeu crucial. Or, personne ne peut nier qu'il y a un réel blocage au niveau du mental des joueurs gabésiens, qui ratent des buts faciles devant les cages adverses et commettent, en parallèle, des bévues monumentales dans leur base arrière. Sans la bonne prestation de leur gardien de but Slim Rebaï, notamment en fin de match devant le CAB, ils auraient essuyé leur troisième défaite consécutive et la deuxième à domicile. Une équipe qui est devant l'obligation de résultat et qui ne peut qu'être crispée par l'enjeu et la peur de passer à côté de la plaque doit être équilibrée avec des lignes bien resserrées et jouer avec un bloc assez compact sur le plan défensif et beaucoup de prudence dans le jeu. Mais Lassaâd Dridi, qui n'a opté ni pour une charnière centrale défensive à trois éléments, ni pour un milieu à trois récupérateurs, a laissé son équipe, par son jeu ouvert et le trop d'espaces qu'il engendre, à la portée des attaques massives de ses adversaires, fragile et vulnérable, comme en témoignent les 6 buts encaissés devant l'ASK et le CA. Voilà où le bât blesse réellement et les rectifications urgentes qui restent à faire et pas l'incrimination d'une coupe de la CAF qui ne peut qu'être bénéfique pour une équipe qui vise le haut niveau.