Ce taux global d'insertion professionnelle des diplômés de la formation professionnelle cache des disparités , quant à leurs insertions, en fonction des niveaux de leurs formations et partant de leurs diplômes. L'Observatoire national de l'emploi et des qualifications, sous la tutelle du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, vient de réaliser une étude sur l'employabilité des diplômés des centres de formation professionnelle. Celle-ci porte exclusivement sur les promotions sortantes en 2009 des centres de formation, pilotés par l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (ATFP). Son objectif consiste à assurer le suivi de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés de la formation professionnelle, en vue de prendre les mesures adéquates pour une meilleure adaptation de la formation aux besoins du marché de l'emploi. Elle a concerné un échantillon de 11.388 diplômés de l'année 2009, tous munis d'une carte d'identité nationale (CIN). Sur cet effectif, 5.565 diplômés se sont présentés au moins une fois pour une inscription auprès d'un bureau de l'emploi relevant de l'Aneti, ce qui équivaut à un taux d'inscription de 49%. Ce critère qui limite la population étudiée aux seuls diplômés offre l'avantage méthodologique de pouvoir confronter les fichiers de l'ATFP avec ceux de l'Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant (Aneti). Ce qui permet aux enquêteurs de vérifier si ces effectifs de diplômés de la formation professionnelle ont bien glané une opportunité de placement ou d'un quelconque programme d'emploi, recensée par l'Aneti ou s'ils figurent toujours sur les fichiers de ladite agence, en qualité de demandeurs d'emploi. L'étude pilotée par l'observatoire montre qu'à la fin du mois de février 2010, soit huit mois après l'obtention du diplôme, 40% des diplômés inscrits aux bureaux de l'emploi ont en effet bénéficié d'un placement direct ou d'un programme d'emploi. Comparée à la population des diplômés de l'enseignement supérieur dont le taux de bénéfice (rapport du nombre de placements directs ou à travers un programme d'emploi à l'ensemble des inscrits) est estimé à 33% environ, la situation des diplômés de la formation professionnelle semble donc relativement plus favorable. Toutefois, ce taux global d'insertion professionnelle des diplômés de la formation professionnelle cache des disparités, quant à leurs insertions, en fonction des niveaux de leurs formations et, partant, de leurs diplômes. Selon cette étude, les titulaires d'un Brevet de technicien professionnel (BTP) semblent les plus employables par les services de l'Aneti, avec un taux de bénéfice de 43%. Ils sont suivis par leurs camarades diplômés du Brevet de technicien supérieur (BTS) et dont le taux d'insertion est estimé à 35,7%. Viennent ensuite les diplômés titulaires d'un Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) qui enregistrent un taux d'insertion de 34,5%.Vu sous l'angle des spécialités de formation, les techniciens professionnels en soudage et montage présentent un record d'employabilité avec un taux d'insertion estimé à 93% environ. Ils sont talonnés par les techniciens professionnels dans les spécialités d'automatisme informatique industrielle et de modélisme et techniques vestimentaires avec des taux respectifs d'insertion de 77,4% et de 44,9%.Les titulaires d'un CAP en électricité d'équipements industriels et de bâtiment sont, eux, moins bien lotis et justifient d'un taux de bénéfice de 23% seulement. Enfin, 17% seulement de l'ensemble des techniciens supérieurs spécialisés dans la conduite des travaux de bâtiment inscrits auprès de l'Aneti ont bénéficié d'un placement direct ou d'un programme d'emploi.Certes, ces résultats préliminaires marquent les tendances générales du niveau d'employabilité des diplômés de la formation professionnelle.Afin de les confirmer ou de les infirmer, en tout cas de les affiner davantage, l'Observatoire national de l'emploi et des qualifications projette cependant de diligenter des enquêtes parmi la population des diplômés de la formation professionnelle.